Reporters sans frontières condamne les menaces contre un journaliste et son licenciement

Younes Khalaf, journaliste du quotidien gouvernemental Al-Thawra (Révolution), aurait été licencié pour avoir publié une enquête sur la pollution de l'eau potable dans la province de Al-Hassaka (nord-est du pays), d'après le site d'information en arabe www.elpah.com. Il aurait également reçu des menaces de mort par téléphone. Reporters sans frontières condamne fermement ces menaces et ces pressions qui illustrent la volonté de contrôle des autorités syriennes sur l'information. Ainsi, la presse syrienne et internationale est empêchée de couvrir librement les heurts qui, depuis plusieurs jours, opposent les forces de l'ordre, des tribus arabes et des groupes kurdes et qui ont fait de nombreuses victimes. Les atteintes à la liberté de se déplacer et d'informer des journalistes sont telles que le nombre de morts ne peut être vérifié. En outre, les autorités syriennes ont bloqué l'accès à plusieurs sites d'information kurdes qui relataient ces faits, notamment le site www.amude.com, basé en Allemagne. Younes Khalaf aurait publié un premier article dans le quotidien Al-Thawra dénonçant la corruption comme l'une des causes de la pollution de l'eau dans la région de Al-Hassaka. L'article, qui commençait par la phrase "Je sens une odeur de corruption", mettait en cause le directeur de la société des eaux de la ville d'Al-Hassaka. La suite de l'enquête et une lettre ouverte au Premier ministre, Mohammad Naji Otri, auraient été publiées dans le journal privé L'économique (en arabe).
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Updated on 20.01.2016