Reporters sans frontières condamne l'agression du documentariste David Benchetrit et demande à Shaul Mofaz une enquête complète

Reporters sans frontières a déclaré être "choquée" par la violence de l'agression dont a été victime le documentariste israélien, David Benchetrit, le 21 avril 2004 devant le ministère de la Défense à Tel-Aviv. L'organisation a adressé, le 26 avril, un courrier au ministre de la Défense israélien, Shaul Mofaz, afin de réclamer "une enquête rapide et complète pour identifier et sanctionner les auteurs de ces faits inadmissibles". "Qu'il s'agisse d'une agression raciste ou pour des motifs politiques - les documentaires de M. Benchetrit abordant de manière engagée des sujets polémiques au sein de la société israélienne - la gravité de ces faits impose de votre part une réaction ferme et publique", a écrit l'organisation. Le 21 avril, David Benchetrit, lauréat de nombreux prix et réalisant actuellement un film sur l'objection de conscience en Israël, avait rendez-vous avec Ruth Yaron, porte-parole du ministère de la Défense. D'après le témoignage de son épouse, Mme Sini Bar David, alors qu'il "attendait sur le trottoir situé en face du ministère (…) un vigile l'a abordé et sommé de s'identifier, puis l'a frappé parce qu'il n'obtempérait pas assez vite". Trois autres vigiles sont ensuite arrivés et l'ont roué de coups de poing et de crosse de fusil. "En trente ans de couverture des guerres, j'ai été blessé plusieurs fois, mais jamais je n'ai eu aussi peur et ce, à côté de chez moi", a déclaré au téléphone David Benchetrit contacté par l'organisation. "Je ne sais pas si les vigiles m'ont reconnu et voulaient me faire payer mes documentaires, ou s'ils m'ont confondu avec un Arabe du fait de ma barbe. Dans un cas comme dans l'autre, il est extrêmement inquiétant qu'une telle chose puisse se produire dans un Etat démocratique", a-t-il poursuivi. Suite à son agression, David Benchetrit a été transporté d'urgence en ambulance à l'hôpital Ichilov (Tel-Aviv). Des chirurgiens ont diagnostiqué que sa jambe droite était très sérieusement atteinte et ont dû l'opérer pendant quatre heures et demi. Outre une impossibilité de marcher pendant six mois, les médecins ne peuvent pas encore se prononcer quant au risque d'une infirmité permanente.
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Updated on 20.01.2016