Reporters sans frontières condamne l'agression de plusieurs journalistes de Radio Télévision Ténéré et demande aux autorités de réagir

Dans une lettre adressée le 15 juin 2003 au ministre de la Communication nigérien, M. Oumarou Sidikou, Reporters sans frontières a demandé aux autorités d'ouvrir une enquête et de saisir la justice concernant l'agression dont ont été victimes, le 14 juin 2003 à Niamey, plusieurs journalistes de la radio-télévision privée Radio Télévion Ténéré (RTT). L'organisation a également écrit au secrétariat général de l'Union des Etudiants à l'université de Niamey pour condamner les violences physiques, la dégradation de matériel et les menaces dont la RTT a fait l'objet de la part d'un groupe d'étudiants. "Il est inhabituel que des journalistes soient ainsi pris à partie au Niger", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans une lettre adressée au ministre de la Communication M. Oumarou Sidikou. "Les autorités ne sauraient accepter que des journalistes soient molestés, ni que leur droit d'informer soit menacé par quiconque. Il est donc de leur devoir de réagir au plus vite et de restaurer la liberté d'informer du groupe Radio Télévision Ténéré", a-t-il ajouté. Contactée par téléphone par Reporters sans frontières, la direction de RTT a expliqué que, le 13 juin, la journaliste Mariama Soumana accompagnée du cameraran Youssouf Diallo ont été menacés lors d'un reportage qu'ils effectuaient à l'université de Niamey. S'étant rendus sur place pour couvrir les mauvaises conditions de vie des étudiants, ils ont constaté que certains d'entre eux vendaient des cartons de sardines dérobés au Centre National des Oeuvres Universitaires. Des étudiants ont alors menacé les journalistes de représailles s'ils diffusaient ces images ou mentionnaient ces faits. Le reportage a malgré tout été diffusé, le 13 juin, par Radio Télévision Ténéré. Le lendemain, le 14 juin, lors de la diffusion du journal entre 20 heures et 21 heures, un groupe d'une cinquantaine d'étudiants s'est rendu dans les locaux de la RTT. Ils ont molesté plusieurs journalistes ainsi que des auditeurs qui se trouvaient là. Le directeur de la radio, Mallam Yaro, a été frappé ainsi qu'un agent de sécurité. Une voiture de la RTT et celle d'un particulier ont en outre été saccagées.
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Updated on 20.01.2016