Reporters sans frontières condamne la suspension de trois journaux iraniens
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Reporters sans frontières condamne fermement la décision des autorités iraniennes de suspendre, pour une durée indéterminée, trois grands journaux réformateurs. “Cette vague de censure est proprement inadmissible. La répression politique s'ajoute au harcèlement judiciaire subi par les journalistes iraniens ces dernières semaines”, a déclaré l'organisation
Le 11 septembre 2006, la Commission d'autorisation et de surveillance de la presse, dirigée par le ministre de l'Orientation et du guide islamique, a ordonné la suspension du quotidien réformateur Shargh et des mensuels Nameh et Hafez.
La Commission fait état de 70 avertissements adressés au quotidien Shargh afin que son directeur soit remplacé. Dans un entretien à la radio Deutsche Welle, Mehdi Rahmanyan, directeur du journal, a nié avoir reçu ces avertissements. D'autre part, cette suspension serait la conséquence de la publication par le journal d'une caricature représentant un cheval et un âne sur un échiquier. L'âne, auréolé de lumière, rappelle une déclaration faite par Mahmoud Ahmadinejad à l'ONU en 2005, au cours de laquelle il s'était décrit comme étant entouré d'une lumière vers laquelle les regards des leaders mondiaux étaient fixés. Cette caricature a été perçue par les autorités comme une représentation inacceptable des débats entre l'Iran et les Etats occidentaux sur la question nucléaire.
Depuis ses débuts il y a quatre ans, le quotidien Shargh est victime de pressions : plusieurs fois menacé par la justice, il avait déjà été provisoirement suspendu en 2003.
La revue Nameh, proche de l'opposition libérale, était l'une des dernières publications iraniennes à conserver son indépendance. Son ton libre et critique, ainsi que la collaboration de journalistes et intellectuels “interdits de plume”, ont dérangé le régime. Le directeur du mensuel, Kivan Samimi Behbani, avait déjà été interrogé par les autorités iraniennes à plusieurs reprises en septembre 2004 et mars 2005.
Le journal Hafez (du nom d'un grand poète iranien) a été suspendu sans qu'aucune justification soit fournie par la Commission.
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Updated on
20.01.2016