Les autorités ont annoncé, le 23 juillet, la fermeture du bureau de la télévision russe Rossia à Minsk pour avoir transmis des "informations biaisées" concernant une manifestation d'opposants qui avait eu lieu deux jours auparavant. Reporters sans frontières demande aux autorités de revenir sur cette décision arbitraire.
Les autorités bélarusses ont annoncé, le 23 juillet, la fermeture du bureau de la télévision russe Rossia à Minsk pour avoir transmis des "informations biaisées" concernant une manifestation d'opposants qui avait eu lieu deux jours auparavant.
Reporters sans frontières est "scandalisée par la fermeture du bureau de la télévision publique russe Rossia" et demande aux autorités de "revenir sur cette décision arbitraire."
"Alors que le président Alexandre Loukachenko tente par tous les moyens de se maintenir au pouvoir, y compris par un referendum constitutionnel, cet acte de censure illustre les dérives autoritaires déjà à l'œuvre", a déclaré l'organisation.
Le 23 juillet, dans le journal du soir de la télévision d'Etat du Bélarus, les autorités ont déclaré que la fermeture du bureau de Rossia était due "à l'utilisation délibérée d'informations erronées, insultant la dignité des citoyens bélarusses et ayant un effet négatif sur l'image de la République du Bélarus".
Le 22 juillet, Sergey Martynov, ministre des affaires étrangères du Bélarus, a ordonné au journaliste de Rossia, Dmitry Petrov, et au rédacteur en chef du bureau de Minsk, Andrei Kachura, de présenter publiquement leurs excuses.
Dmitry Petrov avait annoncé à l'antenne de Rossia que la manifestation, qui s'est tenue le 21 juillet à Minsk, avait réuni entre 2000 et 5000 personnes, alors que la police affirmait que seuls 193 personnes y avaient pris part. Les agences de presse internationales ont parlé d'environ 4000 manifestants.
La manifestation réunissait des opposants au régime d'Alexandre Loukachenko, dix ans après son accession au pouvoir, et alors que celui-ci venait d'annoncer l'organisation d'un referendum sur la possibilité de prétendre à un troisième mandat.
En 2003, les autorités avaient fermé le bureau de la télévision russe NTV pour un reportage jugé "tendancieux" sur l'enterrement d'un écrivain et opposant au président Loukachenko. En 1997, Alexandre Stupnikov, correspondant de NTV, avait été explusé sous le même prétexte.
Dans son Rapport annuel 2004, Reporters sans frontières a dénoncé le harcèlement contre la presse indépendante du Bélarus. Le président Alexandre Loukachenko figure parmi les 37 "prédateurs de la liberté de la presse" dans le monde désignés par Reporters sans frontières.