Reporters sans frontières choquée par le décès d'un Blogueur emprisonné à Téhéran
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Reporters sans frontières est profondément choquée par le décès en prison du blogueur Omidreza Mirsayafi et demande l'ouverture immédiate d'une enquête sur les circonstances de ce drame.
Reporters sans frontières est profondément choquée par le décès en prison du blogueur Omidreza Mirsayafi et demande l'ouverture immédiate d'une enquête sur les circonstances de ce drame.
"Nous tenons les autorités iraniennes pour responsables du décès de Omidreza Mirsayafi. Elles ont procédé à son arrestation de manière arbitraire et n'ont pas fait le nécessaire pour lui fournir des soins médicaux adéquats. La mort d'Omidreza Mirsayafi rappelle tristement que le régime iranien est l'un des plus durs du monde pour les journalistes et blogueurs. Nous demandons la création une commission indépendante pour déterminer la cause de la mort de ce jeune homme."
Son avocat, Mohamed Ali Dadkhah, encore sous le choc, a été informé par un médecin, Hesem Firozi, lui-même emprisonné cette après-midi. Le jeune blogueur était déprimé et ne supportait plus les conditions carcérales. Selon Hesem Firozi, « la mort de ce jeune blogueur est entièrement dûe à un défaut d'assistance ». Omidreza Mirsayafi avait été très fragilisé par le refus des responsables de la prison de lui accorder une permission de sortie.
Le 7 février 2009, le blogueur avait été convoqué à la 15e chambre du tribunal de la révolution de Téhéran pour y être interrogé. A l'issue de cet entretien, le blogueur avait été placé en détention. A ce jour, ses avocats n'avaient toujours pas reçu d'ordre de condamnation émis par le tribunal révolutionnaire.
Arrêté une première fois le 22 avril 2008, le blogueur avait été relâché après 41 jours de détention contre le paiement d'une caution de 100 millions de tomans (72 000 euros). Il a été jugé le 2 novembre en vertu des articles 500 et 514 du code pénal selon lesquels “quiconque insulte le guide suprême Khomeiny, fondateur de la République islamique d'Iran, ou les dirigeants du pays, encourt une peine d'emprisonnement de six mois à deux ans” (art. 514) et “quiconque est à l'origine de propagande contre l'État est passible de trois mois à un an de prison” (art. 500).
Omidreza Mirsayafi consacrait la plupart des articles de son blog à la musique traditionnelle persane et à la culture. Contacté par Reporters sans frontières après sa condamnation, il avait confié : “Je suis un blogueur culturel et non politique. Sur l'ensemble des articles que j'ai publiés en ligne, seuls deux ou trois sont satiriques. Je n'avais pas l'intention d'insulter quiconque.” Son blog, Rooznegaar, n'est plus inaccessible sur la Toile.
Dans un mail adressé récemment à Reporters sans frontières, Omidreza Mirsayafi faisait part de son désarroi :
« je suis inquiet. Le problème, ce n'est pas ma condamnation à deux ans de prison. Mais je suis quelqu'un de sensible. Je n'aurai pas l'énergie de vivre en prison. Je veux que tout redevienne comme avant. Je veux reprendre ma vie normale et je veux poursuivre mes études. »
Publié le
Updated on
20.01.2016