Reporters sans frontières apporte son soutien aux journalistes iraniens qui protestent contre la répression envers la presse

Plusieurs centaines de journalistes feront grève, le 8 août, pour protester contre la multiplication des arrestations et convocations de journalistes. Ils entendent réclamer, entre autres, la libération de leurs confrères et condamner le meurtre de la journaliste Zahra Kazemi qui n'a toujours pas été éclairci. A la veille de cette grande journée de mobilisation, Reporters sans frontières témoigne de son entière solidarité et de son soutien aux revendications des journalistes iraniens. "L'annonce de cette grève est symptomatique du sentiment de " ras-le-bol " au sein de la profession. En un mois, nous avons recensé plus de cinquante cas de journalistes arrêtés ou convoqués. Pas une semaine ne s'écoule sans qu'ils soient sous pression. Chacun d'entre eux peut être arrêté à n'importe quel moment et sous n'importe quel prétexte. Comment travailler dans de telles conditions ? Et comment ne pas avoir peur lorsque l'on sait que plusieurs journalistes actuellement emprisonnés sont entre les mains des services du procureur général de Téhéran, Saïd Mortazavi, et des Gardiens de la Révolution et ce, dans le locaux mêmes où Zahra Kazemi a reçu les coups qui ont entraîné sa mort…", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, qui a demandé la libération des vingt-quatre journalistes incarcérés. L'organisation est, par ailleurs, très inquiète quant aux conditions de détention de certains de ces journalistes. L'épouse de Reza Alijani, emprisonné depuis le 14 juin 2003, a confié à l'agence de presse ISNA que, lors de sa dernière visite à la prison, elle ne l'avait pas reconnu tant il avait maigri. De son côté, l'épouse de Taghi Rahmani, emprisonné depuis le 14 juin 2003, est toujours sans nouvelles de lui. Ses demandes de visite ont essuyé des refus tout comme celles de nombreuses autres épouses de journalistes détenus.
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Updated on 20.01.2016