Reporters sans frontières adresse ses recommandations à Dmitri Medvedev, à la veille de son investiture présidentielle
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Dans une lettre ouverte au futur chef de l'Etat russe, l'organisation a fait part de ses inquiétudes et transmis ses recommandations concernant la liberté de la presse dans le pays.
Le 6 mai 2008 , Reporters sans frontières s'est adressée à Dmitri Medvedev (photo AFP), à la veille de son investiture à la tête de la Fédération de Russie.
L'organisation de défense de la liberté de la presse a fait part au nouveau chef de l'Etat de son "inquiétude face aux récents développements survenus dans le champ de la liberté d'exercice du métier de journaliste en Russie".
Elle a rappelé qu'elle avait, dans un courrier du 20 février 2008, formulé à l'attention de celui qui était alors candidat à la présidence de la Russie, “quatre propositions pour favoriser le développement de la liberté de la presse dans le pays. Elle a également précisé que “non seulement ces quatre points n'ont pas été réglés, mais (que) la situation menace de s'aggraver”.
Reporters sans frontières a mis l'accent sur les projets d'amendement à la loi sur l'extrémisme ainsi qu'à celle sur les médias. “S'ils étaient adoptés en l'état, ces amendements accentueraient encore les pressions, déjà lourdes, exercées sur les médias. Il s'agirait d'un véritable encouragement à l'autocensure et non à la responsabilité des journalistes”, a précisé l'organisation.
Elle a ajouté que “l'autorégulation est le dispositif qui a le plus fait la preuve de son efficacité pour s'assurer de la qualité du contenu des médias. En outre, la possibilité d'ordonner la fermeture d'une rédaction ou de condamner à des peines de prison ferme des journalistes pour diffamation sont des mesures largement disproportionnées et contreproductives. Elles ne contribuent jamais à l'amélioration de la presse, mais empêchent, en revanche, des débats publics sur des questions d'intérêt général.”
Par ailleurs, Reporters sans frontières a réitéré son inquiétude “quant aux conditions dans lesquelles (ses) confrères sont amenés à travailler " et rappelé que “certains, comme Anna Politkovskaïa ou Paul Klebnikov, ont payé de leur vie leur activité de journaliste, sans que les responsables de leur mort n'aient été identifiés et jugés".
L'organisation a conclu en soulignant que "cette situation alimente les doutes sur la volonté des autorités russes d'élucider ces crimes " et que la prise de fonctions de Dmitri Medvedev était "l'occasion d'adresser un message fort à la communauté internationale, indiquant que la Russie est déterminée à améliorer son bilan en matière de respect des libertés".
Publié le
Updated on
20.01.2016