Reporters sans frontières écrit au président Ilham Aliev pour demander que soit garantie la sécurité des journalistes lors des élections législatives

Reporters sans frontières s'est déclarée très préoccupée par la situation de la liberté de la presse à deux jours des élections législatives. L'organisation dénonce les nombreuses entraves au travail des journalistes constatées depuis le début de l'année et demande au président Ilham Aliev de garantir la sécurité des professionnels de la presse
nationaux et étrangers.

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lire en russe L'organisation dénonce les nombreuses entraves au travail des journalistes constatées depuis le début de l'année 2005 et demande au président Ilham Aliev de garantir la sécurité des professionnels de la presse nationaux et étrangers qui s'apprêtent à couvrir les élections législatives du 6 novembre à Bakou. Monsieur le Président, Reporters sans frontières se déclare très préoccupée par la situation de la liberté de presse à deux jours des élections législatives, étape cruciale pour l'avenir du pays. Aujourd'hui, toutes les chaînes de télévision internationales venues en Azerbaïdjan pour couvrir les élections se sont vu interdire de diffuser leurs images en direct. Les paraboles des chaînes russes NTV et RTR ont été saisies. Il y a trois semaines, les autorités azéries ont demandé à l'agence turque Ihlas, venue couvrir la période préélectorale, de quitter le pays. Depuis le début de l'année 2005, Elmar Husseynov, le rédacteur en chef de l'hebdomadaire Monitor, a été assassiné, et Alim Kazimli, un reporter-photographe du quotidien Yeni Musavat, est mort des suites de ses blessures consécutives à un passage à tabac par des policiers. Par ailleurs, vingt journalistes d'opposition ont été agressés, trois ont été enlevés, frappés puis relâchés par les forces de l'ordre et quatre rédactions ont été attaquées. Le rôle des médias est crucial dans l'établissement d'un véritable débat démocratique et nous avons le sentiment, compte tenu des nombreuses entraves au travail des journalistes que nous avons constatées, que la liberté d'expression n'est absolument pas garantie en Azerbaïdjan. De plus, nous vous rappelons que lors de l'élection présidentielle de 2003, au moins vingt-cinq journalistes locaux et étrangers avaient été violemment frappés par les forces armées, au cours d'une manifestation de l'opposition à Bakou. Plusieurs d'entre eux avaient dû être hospitalisés. Par conséquent, nous vous demandons de prendre les mesures nécessairies afin d'instaurer un climat favorable au déroulement d'un scrutin libre et transparent, et de garantir la sécurité de l'ensemble des journalistes qui couvriront cette période déterminante pour l'avenir du pays. Il nous paraît essentiel que la communauté internationale bénéficie d'un plein accès à l'information. Confiant dans l'intérêt que vous porterez à notre requête, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma très haute considération. Robert Ménard Secrétaire général
Publié le
Updated on 20.01.2016