Reporters sans frontières s'est rendue à Beyrouth, les 26 et 27 juillet 2006, pour rencontrer les rédactions victimes des bombardements israéliens et leur témoigner sa solidarité. Au cours de cette visite, Robert Ménard, le secrétaire général de l'organisation, a rappelé que rien ne saurait justifier de s'en prendre à des journalistes ou à des médias, protégés par les Conventions de Genève.
Robert Ménard, le secrétaire général de Reporters sans frontières, s'est rendu à Beyrouth les 26 et 27 juillet 2006, où il a rencontré les rédactions victimes des bombardements israéliens. Il s'est notamment entretenu avec des responsables des chaînes de télévision libanaises LBC, New TV et Al Manar. Depuis le début des combats, l'armée israélienne a détruit les émetteurs de plusieurs stations de télévision, entraînant la mort d'un technicien de LBC, réduit en ruines les locaux d'Al Manar, la chaîne de télévision du Hezbollah, blessé une équipe de trois journalistes de New TV et tué la jeune photographe Layal Nagib, près de Tyr. Robert Ménard a également rencontré des responsables du Conseil national de l'audiovisuel (CNA).
Dans le cas du bombardement des installations de LBC, les explications officielles et officieuses ne sont aucunement satisfaisantes. Les excuses israéliennes habituelles ne suffisent pas, et Reporters sans frontières demande une enquête transparente pour déterminer les responsabilités.
Malgré les bombardements, toutes les chaînes de télévision libanaises sont de nouveau accessibles dans le pays.
Pour Reporters sans frontières, avec cette visite, il s'agit de témoigner de sa solidarité avec les journalistes - quelles que soient les appréciations que l'on porte sur les prises de positions de tel ou tel média - mais également de rappeler que rien ne saurait justifier de s'en prendre à des journalistes, protégés par les Conventions de Genève au même titre que les civils, ou à des médias qui ne peuvent être assimilés, toujours selon les conventions internationales, à des objectifs militaires.
Aussi, Reporters sans frontières a saisi, le 1er août, la Commission internationale humanitaire d'établissement des faits (CIHEF) qui siège à Berne, de ces actes qui sont autant de violations des Conventions de Genève (Cette Commission est normalement chargée d'enquêter sur les violations des Conventions).
Le secrétaire général de Reporters sans frontières a également rencontré Nayla Tuéni dont le père Gebrane Tuéni, président directeur-général du quotidien arabophone Al-Nahar, a été assassiné le 12 décembre 2005. Il s'est entretenu avec la journaliste du développement de l'enquête alors qu'un juge d'instruction libanais vient tout juste d'être nommé. Robert Ménard a également fait le point avec Gisèle Khoury, l'épouse du journaliste franco-libanais Samir Kassir, tué dans un attentat le 2 juin 2005. Et cela alors que le juge français antiterroriste Jean louis Bruguière s'est rendu, pour la première fois à Beyrouth, le 4 juillet 2006. Enfin, il a pu voir May Chidiac, présentatrice de la LBC, grièvement blessée le 25 septembre 2005. Elle a repris son programme le 25 juillet, alors qu'elle a perdu un bras et une jambe dans l'attentat qui l'a visée. Robert Ménard a tenu à saluer son courage et a redit que, dans chacune de ces affaires, il faut aller jusqu'au bout des investigations et remonter jusqu'aux commanditaires.