Reparution de Calame et Essahifa

Mercredi 22 octobre, le ministère mauritanien de l'Intérieur des postes et des télécommunications a autorisé la diffusion de l'hebdomadaire Calame et du journal arabophone Essahifa, après avoir retardé leur distribution pendant plusieurs jours pour « publication de messages liés à la campagne présidentielle ». Calame et Essahifa avaient consacré des espaces promotionnels à Ahmed Ould Daddah, candidat à l'élection présidentielle, ce qui serait, officiellement, la cause de leur suspension, selon le directeur des libertés publiques et des affaires politiques. La suspension de ces journaux a été à l'origine d'un sit-in de protestation observé mardi 21 octobre par des dizaines de journalistes, devant les locaux du ministère de l'Intérieur à Nouakchott. ______________________________________________________________ 20.10.2003 L'hebdomadaire Calame censuré Reporters sans frontière demande la reparution immédiate de l'hebdomadaire Calame et la révision de l'article 11 de la Loi sur la liberté de la presse qui permet de censurer un journal sans aucune explication. L'édition 414 de l'hebdomadaire Calame a été suspendue dimanche 19 octobre, par le ministère de l'Intérieur des postes et des télécommunications. Ce ministère, en charge des affaires de presse, a usé de l'article 11 de l'ordonnance-loi du 25 juillet 1991 relative à la liberté de la presse. Celui-ci stipule que "le ministère de l'Intérieur peut, par arrêté, interdire la circulation, la distribution ou la vente de journaux (...) qui portent atteinte aux principes de l'islam ou à la crédibilité de l'Etat, causent un préjudice à l'intérêt général ou troublent l'ordre et la sécurité publics". Dans ce cas, le ministère de l'Intérieur n'est pas tenu de justifier sa décision. Selon, un membre de la rédaction de Calame, cité par l'agence Pana, un article titré « La grande muette au centre des débats » serait à l'origine de cette censure. Dans la même édition, un article d'un ancien journaliste de Calame, aujourd'hui réfugié en France, analysait la situation politique à la veille des élections présidentielles et n'hésitait pas à prôner l'urgence d'une réelle alternance démocratique pour investir un champ politique monopolisé par le président Taya. L'article 11, dont le pouvoir n'hésite pas à faire usage, représente une menace réelle pour la liberté de la presse en Mauritanie. Le 23 septembre, le journal arabophone Essahifa avait été saisi au titre de l'article 11. Le 29 juillet le journal indépendant Le Rénovateur avait été interdit de distribution au titre de ce même article.
Publié le
Updated on 20.01.2016