Remise en liberté d'un journaliste de Radio Shabelle et de son chauffeur après trois jours de détention

Mohammed Bashir Sheik Abdirahman, journaliste de la station privée Radio Shabelle, et son chauffeur, Osman Qoryoley, ont été remis en liberté, le 24 mars 2007, après trois jours de détention, a appris Reporters sans frontières auprès de leur employeur. Ils avaient été arrêtés dans la matinée du 21 mars, après avoir pris des photographies de l'aéroport international de Mogadiscio, où une conférence de presse du Premier ministre devait avoir lieu. Interrogé par sa radio, le journaliste a affirmé que son chauffeur et lui avaient été "bien traités" et que "les soldats du gouvernement chargés de (les) surveiller (leur avaient) fourni tout ce dont (ils avaient) besoin". ---------- 21.03.2007 - Un journaliste arrêté par les forces de sécurité Reporters sans frontières exprime son incompréhension face à l'arrestation, le 21 mars au matin, de Mohammed Bashir Sheik Abdirahman, journaliste à Radio Shabelle, et de son chauffeur, Osman Qoryoley. Alors que la Conférence sur la politique de développement des médias vient de s'achever, l'organisation appelle le gouvernement fédéral de transition (GFT) de Somalie à faire respecter les engagements pris en faveur de la liberté de la presse. "Si les autorités somaliennes de transition souhaitent réellement mettre en place une politique de protection des médias, elles doivent tout d'abord commencer par imposer aux forces de sécurité le respect des journalistes. Il est inadmissible qu'un reporter soit malmené et arrêté pour avoir simplement exercé son métier. L'émergence d'une presse libre et indépendante suppose l'établissement d'un climat de confiance entre les représentants des médias et les autorités", a déclaré l'organisation. Mohammed Bashir Sheik Abdirahman, journaliste à Radio Shabelle, ainsi que son chauffeur, Osman Qoryoley, ont été arrêtés dans la matinée du 21 mars à l'aéroport international de Mogadiscio. Les deux hommes souhaitaient assister à une conférence de presse donnée par le Premier ministre Ali Mohammed Ghedi, qui y devait avoir lieu. Muhiadin Omar Jimale, un autre journaliste de la radio, également pris à partie, a pu s'enfuir et échapper à une arrestation certaine. Selon des sources locales, Mohammed Bashir aurait été battu par les agents des services de sécurité avant d'être placé en détention. La National Union of Somali Journalists (NUSOJ) a appelé à la libération des deux collaborateurs de Radio Shabelle, condamnant "ces mauvais traitements contre des journalistes qui ne faisaient qu'exercer leur métier." Cet incident a lieu alors que vient de s'achever la Conférence pour la politique de développement des médias. Reporters sans frontières tient à saluer l'initiative de la NUSOJ, qui s'est associée au ministère de l'Information afin d'organiser cette réunion à Baidoa du 18 au 20 mars. Plus de cinquante représentants du gouvernement, du Parlement, d'organisations des droits de l'homme et des médias ont abordé des questions comme la protection de la liberté d'expression et la sécurité des journalistes, la régulation et l'indépendance des médias ou encore la création de médias publics. "Le gouvernement accepte toutes les recommandations issues de la conférence et les utilisera comme bases de la législation des médias", a déclaré le ministre de l'Information, Madobe Nunow Mohammed. Une équipe de onze personnes chargée de surveiller la mise en place des décision a été créée. Pour la NUSOJ, contactée par Reporters sans frontières, il s'agit d'une importante avancée pour la presse en Somalie.
Publié le
Updated on 20.01.2016