Remise en liberté de deux journalistes de radio arrêtés à Baidoa, leur matériel de reportage restitué

Mohammed Adawe Adam, journaliste de la station privée Radio Shabelle, et Muktar Mohammed Atosh, de la radio privée HornAfrik, ont été remis en liberté le 2 novembre 2006 et ont repris leur travail sans encombre, a appris Reporters sans frontières auprès de son organisation partenaire en Somalie, l'Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ). Les deux journalistes avaient été arrêtés le 24 octobre, en compagnie de Fahad Mohammed Abukar de Radio Warsan, qui avait été relâché quatre jours plus tard après avoir été interrogé par les forces de sécurité du gouvernement fédéral de transition. Selon la NUSOJ, leur caméra vidéo numérique et leurs téléphones portables leur ont été restitués. Aucune charge n'a été retenue contre eux. Leur détention prolongée s'explique par le fait qu'ils refusaient de répondre aux questions qui leur étaient posées. Les forces de sécurité les soupçonnaient de s'être livrés à des activités d'espionnage en faveur de l'Union des tribunaux islamiques. -------------- 30.10.2006 - Un journaliste remis en liberté, deux autres arrêtés : le harcèlement par les autorités de Baidoa continue Reporters sans frontières se réjouit de la libération du journaliste Fahad Mohammed Abukar de Radio Warsan, mais condamne l'arrestation de deux autres journalistes de cette station, Abdulkadir Barre Moallim et Nur Barre, ainsi que les violences exercées contre Idle Moallim Omar, un journaliste free-lance, à Bosaso (Puntland). "La remise en liberté de Fahad Mohammed Abukar est un geste insuffisant de la part des autorités de Baidoa. Deux de ses collègues - Mohammed Adawe Adam et Muktar Mohammed Atosh - sont toujours en détention, et deux ont été arrêtés. Nous rappelons au gouvernement de transition somalien ainsi qu'aux autorités du Puntland que les violences et les arrestations arbitraires ne font que leur aliéner l'ensemble de la presse et ternir leur image", a déclaré Reporters sans frontières. Fahad Mohammed Abukar a été libéré le 28 octobre 2006, après avoir récupéré son appareil photo, son enregistreur et son téléphone portable, a appris Reporters sans frontières auprès de son organisation partenaire en Somalie, l'Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ). Le même jour, Idle Moallim Omar, collaborateur du site somaliweyn.com basé en Suède, a été sévèrement battu par les gardes de sécurité du général Adde Muse, le président de l'Etat autoproclamé du Puntland, à l'hôtel Panorama de Bosaso. Il a été transféré à l'hôpital. Abdulkadir Barre Moallim et Nur Barre ont été interpellés le lendemain par la police sur l'ordre d'Haji Mohamud Barbar, le gouverneur de la région de Bay (Sud), avant d'être relâchés en début de soirée. Le gouverneur avait fait part de son mécontentement à Abdifatah Mohammed Ibrahim, le directeur de Radio Warsan, après la diffusion d'informations relatives à la prestation de serment d'un membre du conseil local de la région. ------------------------------ 25.10.2006 - Reporters sans frontières demande la libération de trois journalistes arrêtés par les troupes gouvernementales Reporters sans frontières demande la libération immédiate de trois journalistes arrêtés le 24 octobre 2006, près de Baidoa (Sud), par les milices du gouvernement fédéral de transition, après qu'ils avaient tourné des images de soldats éthiopiens présents sur le territoire somalien. "Les journalistes sont des témoins gênants dans la sanglante partie de poker menteur que se livrent les belligérants en Somalie. Face à une situation très inquiétante pour nos confrères, nous appelons le gouvernement à respecter la charte fédérale de transition qu'il a signée, garantissant la liberté d'information. La population a le droit de connaître la réalité du conflit qu'elle subit. Le président somalien Abdullahi Yusuf Ahmed doit donc ordonner la libération de ces journalistes, qui n'ont fait qu'exercer leur métier dans un contexte extrêmement dangereux, où la manipulation de l'information est une arme de guerre", a déclaré Reporters sans frontières. Fahad Mohammed Abukar, journaliste de la station privée Warsan Radio basée à Baidoa, Mohammed Adawe Adam, de la station privée Radio Shabelle, et Muktar Mohammed Atosh, de la station privée HornAfrik, toutes deux basées à Mogadiscio, ont été arrêtés le matin du 24 octobre par les milices gouvernementales dans le village de Daynunay, à 15 km de Baidoa. Ils arrivaient de Burhakaba, une localité située à une soixantaine de kilomètres où des combats entre les troupes gouvernementales et des milices fidèles aux tribunaux islamiques de Mogadiscio avaient eu lieu. Trois personnes voyageant avec eux ont également été arrêtées. Ils ont été conduits au siège de la brigade criminelle à Baidoa pour être interrogés. Selon l'organisation partenaire de Reporters sans frontières en Somalie, l'Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ), ils seraient actuellement détenus à la prison de la ville. Les trois journalistes ont été capturés en possession d'une caméra vidéo numérique contenant des images du cadavre d'un soldat éthiopien d'origine somalienne tué à Burhakaba, ainsi que des images de troupes éthiopiennes présentes sur le territoire somalien, a affirmé à Reporters sans frontières une source politique locale ayant souhaité garder l'anonymat. Le gouvernement de transition, reconnu par la communauté internationale, et les tribunaux islamiques, qui ont déclaré un "djihad" contre l'Ethiopie, sont engagés depuis plusieurs mois dans un bras de fer pour le contrôle de l'ensemble du sud de la Somalie. Les tribunaux islamiques contrôlant Mogadiscio et près de deux tiers des provinces affirment que des troupes éthiopiennes combattent aux côtés des milices gouvernementales. De son côté, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a reconnu avoir envoyé en Somalie une "centaine de formateurs, tout au plus".
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Updated on 20.01.2016