Refus de mise en liberté provisoire pour Sy Koumbo Singa Gali et Michaël Didama

La Cour d'appel de N'Djamena a refusé, le 15 septembre 2005, les demandes de mise en liberté provisoire de la directrice de L'Observateur, Sy Koumbo Singa Gali et du directeur de publication du Temps, Michaël Didama. Les délibérés des jugements en appel de Sy Koumbo Singa Gali, Michaël Didama et Samory Ngaradoumbé, coordinateur de la rédaction de L'Observateur, seront rendus le 22 septembre. ____________________________________________________ 09. 09. 05 Samory Ngaradoumbé mis en liberté provisoire : un « signe encourageant » pour Reporters sans frontières Reporters sans frontières accueille avec satisfaction la mise en liberté provisoire, le 8 septembre 2005, de Samory Ngaradoumbé, coordinateur de la rédaction de l'hebdomadaire privé L'Observateur, détenu depuis le 18 juillet. « Même si nous avons attendu près de deux mois, voir Samory Ngaradoumbé quitter la maison d'arrêt est un signe encourageant, a déclaré Reporters sans frontières. La justice lui a reconnu le droit de comparaître libre à son procès en appel, une mesure dont tous les journalistes tchadiens emprisonnés devraient bénéficier. Nous ne pourrons être totalement satisfaits que lorsque Sy Koumbo Singa Gali, Garondé Djarma et Michaël Didama, tous trois condamnés à de lourdes peines de prison, auront recouvré la liberté. Il sera alors temps, pour les autorités tchadiennes et la presse privée, de renouer le fil d'un dialogue qui a été si brutalement rompu cet été », a déclaré l'organisation. La cour d'appel de N'Djamena a accepté la demande de mise en liberté provisoire du coordinateur de la rédaction de L'Observateur présentée par ses avocats. Le journaliste pourra comparaître libre à son procès en appel, le 22 septembre. En revanche, la demande de liberté provisoire de Garondé Djarma, journaliste indépendant et chroniqueur de L'Observateur, a été refusée. La cour d'appel a par ailleurs estimé qu'il était « prématuré » de se prononcer sur la demande de mise en liberté provisoire de Sy Koumbo Singa Gali, directrice de la publication de L'Observateur, et de Michaël Didama, directeur de l'hebdomadaire privé Le Temps. Le délibéré a été reporté au 15 septembre. Les trois journalistes maintenus en détention ont été condamnés à des peines allant de six mois à quatre ans de prison pour « diffamation » et « incitation à la haine ». Le 18 juillet 2005, Samory Ngaradoumbé avait été condamné par la 4e chambre correctionnelle du tribunal de première instance de N'Djamena pour « propos mensongers et incitation à la haine » à trois mois de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 francs CFA (152,45 euros). La justice lui reprochait la publication, dans l'édition du 15 juin (n°332), d'une lettre ouverte des jeunes de l'ethnie Kréda adressée au président Idriss Déby. Dans cette lettre, ces jeunes estimaient être atteints dans leur honneur et leur dignité par les proches du chef de l'Etat, appelés encore des « intouchables », qui « enlèvent, violent et violentent leurs filles, sœurs, épouses avant de les jeter comme des objets usés ».
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Updated on 20.01.2016