Examen périodique universel de la RDC : RSF et JED demandent l’adoption d’un cadre légal plus protecteur à l’égard des médias
A la veille de l’Examen périodique universel de la République démocratique du Congo par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, Reporters sans frontières (RSF) et Journaliste en danger (JED) dénoncent l’environnement hostile et le cadre légal répressif dans lequel évoluent les journalistes et les médias.
Quatre ans après le dernier Examen périodique universel (EPU) devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, la République démocratique du Congo (RDC) n’a toujours pas appliqué les recommandations relatives à la liberté de la presse qu’elle avait pourtant acceptées. Aucune “mesure appropriée” n’a par exemple été prise pour “protéger les journalistes”. Dans leur contribution (voir document joint), RSF et son organisation partenaire en RDC, JED, demandent l’adoption immédiate d’une proposition de loi sur la liberté de la presse discutée depuis plus de trois ans au Parlement et d’une loi sur l’accès à l’information. Aujourd’hui, la RDC s’appuie encore sur un texte de 1996 adopté sous la dictature du Maréchal Mobutu prévoyant, en référence au code pénal, des peines de prisons et de fortes amendes pour la diffamation et l’injure.
En l’absence d’un cadre légal plus protecteur, le constat dressé par RSF et JED reste alarmant. Les violences, intimidations et arrestations arbitraires font partie de l’environnement hostile dans lequel évoluent les journalistes. La RDC est le pays d’Afrique subsaharienne où RSF enregistre le plus grand nombre d’atteintes à la liberté de la presse. Du 1er janvier au 31 août 2018, 62 cas ont été répertoriés par notre organisation.
A l'approche de l’élection présidentielle attendue depuis deux ans et prévue le 23 décembre prochain, les pressions s’accentuent. Dernier exemple en date, le licenciement de trois journalistes de la Radio télévision nationale (RTNC) à qui la direction reproche simplement d’avoir proposé la couverture d’un rassemblement hostile au président Joseph Kabila. En juillet dernier, RSF avait également tenu les autorités responsable du sort de deux journalistes contraints de fuir leur domicile après la diffusion d’un documentaire rapportant les témoignages de personnes expropriées d’un terrain revendiqué par le chef de l’Etat.
La RDC occupe la 154e place au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2018.
Pour consulter l’analyse complète et les recommandations de RSF et de JED, télécharger le document ci-dessous