Rafah et les hôpitaux de Gaza interdits aux journalistes jusqu'à nouvel ordre

Reporters sans frontières s’insurge contre la décision du ministère de l’Intérieur de Gaza d’interdire, jusqu’à nouvel ordre, l’entrée de la ville de Rafah (Sud) et l’accès à tous les hôpitaux de la bande de Gaza, aux journalistes palestiniens et étrangers, depuis le 14 août 2009. “Le ministère de l’Intérieur du gouvernement dirigé par le Hamas, manifeste une nouvelle fois sa volonté de contrôler l’information dans la bande de Gaza. Seule la présence de professionnels des médias garantirait une information indépendante sur les événements qui se sont déroulés vendredi et samedi derniers” , a déclaré l’organisation. “ Cette mesure contraint les journalistes à l’impuissance et permet aux autorités de ne pas rendre compte de la gravité des derniers combats”, a poursuivi Reporters sans frontières. Cette décision intervient après que les heurts entre les membres des forces de sécurité du gouvernement dirigé par le Hamas et les membres du “Jund Ansar Allah” (groupe armé islamiste salafiste), ont fait plus de 20 morts et 122 blessés. Le prêche du Sheikh Abdul Latif Musa, le 14 août, dans la mosquée Ibn Taymiyya, est à l’origine de leur déclenchement. Lors de son intervention, le Sheikh, dirigeant du groupe salafiste, avait annoncé l’instauration d’un émirat islamique à Rafah. La décision du ministère a été accueillie avec colère par l’ensemble des journalistes de la bande de Gaza, arguant que cette interdiction met à mal la liberté de la presse et des mouvements de journalistes. Lors des offensives israéliennes de janvier 2009, les collaborateurs des médias palestiniens avaient réussi tant bien que mal à fournir des informations. Cette fois, la décision ministérielle concerne également les journalistes palestiniens. “Un grand nombre de photographes et de cameramen ont été empêchés de filmer après le début des affrontements, de vendredi à aujourd’hui, dans le quartier de la mosquée Ibn Taymiyya”, a signalé Saïd Al-Khatib, photographe de l’AFP. Avant d’ajouter, “on nous a dit que c’était pour des raisons de sécurité”. Enfin, le ministère de l’Intérieur a accusé, dans un communiqué, le samedi 15 août, la chaîne de télévision satellitaire Al-Arabiya d’avoir diffusé un reportage comportant des faits mensongers, “insultant les résistants palestiniens”.
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Updated on 20.01.2016