Réponse aux autorités birmanes sur la fermeture du bimensuel Khit-Sann

L'information, révélée par Reporters sans frontières et la Burma Media Association (BMA), de la fermeture du bimensuel Khit-Sann pour raisons politiques a été démentie, le 17 septembre, par la junte militaire birmane. Après de nouvelles investigations, les deux organisations maintiennent leurs affirmations. La décision de fermeture du bimensuel a bien été ordonnée, sans aucune justification, par le commandant Aye Htun, chef du Bureau de la censure, qui n'est autre qu'une ramification du Service de renseignements militaires birmans (Military Intelligence Service, MIS). Dans son communiqué, le porte-parole du gouvernement birman explique que la fermeture de Khit-Sann est la conséquence des difficultés financières du journal. Or, les preuves et les témoignages recueillis par Reporters sans frontières et la BMA indiquent que la situation financière du journal n'était nullement de nature à provoquer sa fermeture. Le Khit-Sann était en pleine croissance, le magazine avait d'ailleurs augmenté sa diffusion de plus de 30% ces derniers mois. Un journaliste collaborateur du Khit-Sann a révélé aux deux organisations que, lors de la décision de la fermeture du journal, le 1er septembre dernier, le second numéro de septembre du magazine était déjà achevé et attendait l'approbation du Bureau de la censure. Cette information confirme que la décision de fermeture a été prise précipitamment et contre la volonté des responsables du Khit-Sann. Enfin, Radio Free Asia a déclaré que, selon ses propres sources, la principale raison de cette censure est la nature des articles publiés par le Khit-Sann, qui comprenaient des analyses approfondies sur les questions internationales et politiques. Khit-Sann était l'une des rares publications privées à traiter de sujets d'actualité, de problèmes socio-économiques et de philosophie. Imprimé à 4 000 exemplaires, il était populaire auprès des jeunes et des milieux intellectuels.
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Updated on 20.01.2016