Réouverture des médias privés Equinoxe et Magic FM

Reporters sans frontières se félicite de la décision du ministre de la Communication, Jean-Pierre Biyiti Bi Essam, rendue publique le 4 juillet 2008, de lever la suspension de la chaîne privée de radio-télévision Equinoxe et de la station privée Magic Fm. Malgré cette levée de suspension, les scellés n'ont pas encore été rétirés des locaux des médias et le service n'a toujours pas pu reprendre. Le matériel de Magic FM est toujours bloqué dans les locaux de la gendarmerie du centre de Yaoundé. Par ailleurs, les médias n'ont toujours pas obtenu une nouvelle licence d'exploitation. Le 21 février, un arrêté du ministre de la Communication avait ordonné la suspension de la chaîne de radio-télévision privée Equinoxe TV, au motif que le propriétaire de la chaîne n'avait pas payé la caution de 100 millions de francs CFA (environ 150 000 euros) qui conditionne l'obtention d'une licence d'exploitation. Le 28 février, les forces de l'ordre avaient pénétré sans mandat dans les locaux de la station privée Magic FM à Yaoundé, ordonné sa fermeture et saisi le matériel de diffusion. ---------- 29.02.2008 - Une radio privée suspendue, des journaux indépendants empêchés de paraître Reporters sans frontières est inquiète de la tournure que prennent les événements au Cameroun, et de leurs conséquences immédiates pour les médias. Impossibilité de paraître pour certains journaux, fermeture de médias audiovisuels ayant tenu des propos critiques envers le gouvernement, injonctions du ministre de la Communication qui exhorte les journaux à se montrer "responsables" : en marge de la grève des transporteurs et des émeutes qui se sont ensuivies, la presse privée doit faire face à une situation de crise. "La situation, qui se dégrade de jour en jour, devient intenable pour les médias indépendants paraissant à Douala. A défaut de pouvoir être imprimés, ils ne paraissent plus. En outre, les journalistes n'ont pas de leçon à recevoir du ministre de la Communication. Que va-t-il arriver à ceux qui négligeront ses 'recommandations' et qui ne pratiqueront pas l'autocensure ? Enfin, seule l'administration territoriale peut légalement suspendre une radio. Nous appelons les autorités à lever immédiatement cette mesure arbitrairement prise par la gendarmerie et à rendre à Magic FM son matériel de diffusion", a déclaré Reporers sans frontières. En marge d'une grève des chauffeurs de taxi, le 25 février 2008, des violences ont éclaté à Douala (Sud-Ouest), dans un contexte politique tendu en raison du projet de révision de la Constitution visant à annuler la limitation du nombre de mandats du président de la République. Malgré la fin de la grève, le 27 février, les exactions ont continué à se multiplier, opposant manifestants et forces de l'ordre. Les journaux privés, majoritairement imprimés à Douala, n'ont plus paru depuis le 25 février. Seuls les médias d'Etat continuent d'être distribués. Le 28 février, le ministre de la Communication, Jean-Pierre Beyiti Bi Essam, a convoqué les directeurs de publication des journaux privés dans son cabinet, pour leur enjoindre de "faire preuve de responsabilité" et "ne pas publier des informations qui mettraient de l'huile sur le feu". Le même jour, à Yaoundé (Sud), les forces de l'ordre ont pénétré sans mandat dans les locaux de la station privée Magic FM et ordonné sa fermeture. "En ce moment, la radio n'émet plus. Une dizaine de gendarmes sont arrivés hier et ont confisqué tout le matériel, disant que nous avons été irresponsables en laissant les auditeurs analyser le discours du chef de l'Etat", a déclaré le rédacteur en chef, Roger Kiyeck, à l'Agence France-Presse (AFP). Les gendarmes faisaient référence à l'émission Magic Attitude, qui fait intervenir en direct des auditeurs pour commenter l'actualité. Le matin du 28 février, certains auditeurs ont estimé que le discours du chef de l'Etat, prononcé la veille et dans lequel il promettait d'utiliser "tous les moyens légaux" pour rétablir l'ordre, était "plus belliqueux qu'apaisant", et qu'il ne "répondait pas aux attentes des populations". Selon Roger Kiyeck, les forces de l'ordre ont également emporté "des ordinateurs, la console et le matériel de diffusion". Le propriétaire de la radio, Grégoire Mbida Ndjana, et le présentateur de l'émission incriminée, Jules Elobo, ont été entendus par la gendarmerie. Le 21 février, un arrêté du ministre de la Communication avait ordonné la suspension de la chaîne de télévision privée Equinoxe TV, au motif que le propriétaire de la chaîne n'avait pas payé la caution de 100 millions de francs CFA qui conditionne l'obtention d'une licence d'exploitation.
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Updated on 20.01.2016