Réouverture d’Al-Jazeera à Ramallah

Le gouvernement de Salam Fayyad a annoncé, le 19 juillet 2009, son intention de revenir sur sa décision prise le 15 juillet de fermer les bureaux d’Al-Jazeera en Cisjordanie. Les charges qui pèsent à l’encontre de la chaîne qatarie n’ont pas été abandonnées. Un journaliste d’Al-Jazeera interrogé par Reporters sans frontières, a exprimé son étonnement face à ce revirement de positionnement de la part de l’Autorité palestinienne. “Nous sommes autant surpris par cette décision d’annulation que par celle de la fermeture. Les autorités ne semblent pas s’être renseignées ou s’être concertées sur cette affaire. Nous n’en comprenons ni les tenants ni les aboutissants. Néanmoins, les autorités palestiniennes n’ayant pas retiré leur plainte, il est probable que les responsables d’Al-Jazeera soient convoqués au tribunal.” -------- 15 juillet 2009 - L’Autorité palestinienne ferme les bureaux d’Al-Jazeera à Ramallah Reporters sans frontières condamne la fermeture des bureaux de la chaîne qatarie Al-Jazeera en Cisjordanie, par l’Autorité palestinienne, le 15 juillet 2009, pour “diffusion de fausses informations“. La veille, un homme politique palestinien avait mis en cause Mahmoud Abbas dans la mort de Yasser Arafat. « Cette décision constitue une violation de la liberté d’information en Cisjordanie. Il est important que l’ensemble des opinions, même si elles sont choquantes, puisse s’exprimer librement au sein de la société palestinienne. Si les médias qui les relayent ont peur d’être saisis, suspendus ou fermés, le président Mahmoud Abbas portera la responsabilité de cette dégradation », a déclaré l’organisation. Un journaliste de la chaîne, contacté par Reporters sans frontières, a confirmé que trois policiers s’étaient présentés aux bureaux d’Al-Jazeera à Ramallah, vers 14h (heure locale), le 15 juillet 2009, intimant l’ordre aux employés de cesser leurs activités. Le directeur du bureau, Walid Al-Omari, avait été informé plus tôt dans la matinée de la décision de l’Autorité palestinienne par téléphone et par courriel. Jusqu’à nouvel ordre, les trente-cinq employés d’Al-Jazeera en Cisjordanie sont en chômage technique, dans l’impossibilité de relayer l’information. L’Autorité palestinienne a annoncé son intention de porter l’affaire devant les tribunaux. Cette décision fait suite à la diffusion d’un talk show, le 14 juillet, au cours duquel, Farouk Kaddoumi, secrétaire général du Fatah, évoquait la responsabilité de Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, et Mohamed Dahlan, dans la mort de Yasser Arafat en novembre 2004. Dans un communiqué, les responsables de la chaîne à Doha (Qatar) se disent « étonnés de la décision de l’Autorité palestinienne de suspendre ses activités en Cisjordanie et d’intenter un procès contre la chaîne ». Ils rappellent que la chaîne a toujours respecté l’éthique du journalisme, et qu’« une telle décision de la part de l’Autorité palestinienne constitue une violation de la liberté des médias, et un refus de laisser des opinions différentes s’exprimer ». La chaîne a précisé que d’autres médias avaient diffusé la même information.