Récit des violations de la liberté de la presse en l'Iran ( juillet - décembre 2010)

11/02/2011 - Nouvelle vague d’arrestation, La répression contre la presse

A la veille de l’appel à manifester le 14 février prochain, lancé par des opposants iraniens pour soutenir les peuples égyptien et tunisien, les autorités iraniennes ont procédé une nouvelle vague d’arrestations de journalistes. Depuis le 9 février, au moins 4 journalistes et journalistes ont été arrêtés à Téhéran.

- Taghi Rahmani, journaliste indépendant et fervent défenseur de la liberté d’expression, le 9 février 2011 à Téhéran

- Meisam Mohammadi et Omid Mohadess les journalistes du site de la fondation Beheshti http://www.beheshti.org/ ont été arrêtés à leurs domiciles, par les agents en civil, le 10 février . On ignore toujours les motifs de leur arrestation et le lieu de leur détention.

- Mazyar Khosravi, du quotidien Shargh, a été interpellé sur son lieu du travail, le 11 février, par des agents du ministère des Renseignements.

Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières plusieurs journalistes et blogueurs ont été convoqués par des Gardiens de la Révolution et les fonctionnaires du ministère des Renseignements dans le pays.

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31.12.2010 - Un blogueur libéré, mais un nouveau journaliste emprisonné

Navid Mohebbi, qui était jusqu'ici le plus jeune blogueur emprisonné dans le monde (lien), a bénéficié d'une libération conditionnelle le 25 décembre 2010, après avoir été condamné par le tribunal de la Révolution de la ville d’Amol (dans le nord du pays), à 3 ans de prison avec sursis pour "actions contre la sécurité nationale" et "insulte envers le fondateur et le leader actuel de la République islamique" par le biais des "médias étrangers". Arrêté le 18 septembre dernier, son procès s’était ouvert le 14 novembre 2010, à huis clos, et sans la présence de son avocat.

Reporters sans frontières a été informée de la libération provisoire, le 29 décembre 2010, d’Ali Khodabaksh et d’Ahmad Gholami, directeur de publication et rédacteur en chef du quotidien Sharght, suite au versement d'une caution de plusieurs millions de tomans, en l'attente de leur jugement. Les deux journalistes ont été arrêtés sur leur lieu du travail, le 7 décembre dernier, par des agents du ministère des Renseignements, en même temps que deux de leurs confrères, Farzaneh Roustaei, responsable des pages internationales, et Keyvan Mehregan, chef du service politique. Ces derniers sont toujours emprisonnés dans la prison d’Evin. Le procureur de Téhéran, Abass Jafari Dolatabadi, avait accusé ces journalistes la semaine dernière, au cours d'une conférence de presse, de s'être livrés à des "actions contre la sécurité nationale" et de vouloir "écrire contre le régime".

En revanche, un nouveau journaliste est emprisonné. Shahram Azmodeh, rédacteur en chef du mensuel Talesh, a été arrêté le 29 décembre 2010 dans la ville de Talesh (nord du pays), et purge désormais une peine de six mois de prison. Le journaliste a été condamné notamment suite à une plainte déposée par le maire de la ville qu'il critiquait dans un article. Le mensuel est suspendu depuis deux mois.

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28.12.2010 - Le caricaturiste Hadi Heidari libéré

Hadi Heidari, journaliste et directeur du site Persian cartoon (http://www.haditoons.com), a été libéré le 26 décembre 2010. Il avait été arrêté le 18 décembre 2010 à Téhéran, avec trois autres proches du parti réformateur, Participation. Le journaliste a été libéré contre le versement d’une caution, en attente de son jugement.

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14.12.2010 - La répression contre la presse continue en Iran. Trois journalistes ont été arrêtés à Téhéran, dont deux du journal Shargh

Le 12 décembre 2010, Rihaneh Tabatabai, journaliste du quotidien Shargh, a été arrêtée à son domicile par des agents du ministère des Renseignements. Le même jour, son collègue Mehran Faraji a été arrêté et transféré à la prison d'Evin.

Le 7 décembre, quatre autres journalistes du même journal avaient été arrêtés à leur lieu de travail : le directeur de publication Ali Khodabaksh, le rédacteur en chef Ahmad Gholami, Farzaneh Roustaei, responsable des pages internationales, et Keyvan Mehregan, chef du service politique. Les motifs de ces arrestations n'ont pas été révélés.

Reporters sans frontières a appris également l’arrestation, le 9 décembre 2010, d'Amir Hadi Anvari, journaliste économique du quotidien suspendu Etemad et de plusieurs autres journaux réformateurs.

Mashaallah Shamsolvaezin, porte-parole de l’Association des journalistes iraniens et du Comité de défense de la liberté de la presse, directeur des premiers journaux réformateurs en Iran, a été condamné à 16 mois de prison ferme par le 28e tribunal de la Révolution de Téhéran pour " insulte envers le président de la République". Il lui a également été interdit d’exercer des activités politiques et journalistiques. Le journaliste avait été arrêté le 28 décembre 2009, à son domicile, par des hommes en civil. Il a été libéré provisoirement, le 28 février 2010, suite au versement d’une caution, dans l’attente de son jugement.

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30 novembre 2010 - Un pas en avant, un pas en arrière

Nima Dehghan, journaliste de l’hebdomadaire Chehel cheragh (40 lustres), a été arrêté le 28 novembre 2010 à son domicile par des agents du ministère des Renseignements. On ignore toujours les motifs de son arrestation et le lieu de sa détention. Chehel cheragh a été suspendu le 22 novembre 2010, après neuf ans de publication, par la Commission d’autorisation et de surveillance de la presse, organe de censure du ministère de la Culture et de l’Orientation islamique. Ce journaliste satirique est très connu pour ses articles humoristiques sur la situation du pays.

Reporters sans frontières a appris avec soulagement la libération d’Ahmad Reza Ahmadpour, théologien et directeur du site « L’Echo silencieux » (http://www.pejvak-kh.com/), le 29 novembre 2010, de la prison de la ville sainte de Qom. Arrêté le 27 décembre 2009, ce mollah blogueur avait été condamné à un de prison ferme pour « avoir diffusé de fausses informations contre le régime » et « jeté le discrédit sur le clergé chiite ». Il a été « gracié » un mois avant la fin de sa condamnation. Pour protester contre ses conditions de détention, il avait suivi une grève de la faim de seize jours et avait envoyé une lettre ouverte à M. Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies. Il est également poursuivi par la justice pour cette lettre, assimilée par le procureur à de la « diffusion de fausses informations contre le régime ».

Le 15 novembre 2010, suite à un refus des autorités judiciaires iraniennes de prolonger sa permission, la journaliste et directrice du blog Paineveste, Henghameh Shahidi, a dû regagner sa cellule dans la prison d’Evin. Souffrant de problèmes cardiaques, elle avait été libérée provisoirement pour raison médicale le 28 octobre dernier, en échange du versement d’une caution.

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23 novembre 2010 - Un hebdomadaire réformateur suspendu

L’hebdomadaire le plus lu parmi les jeunes en Iran, Chehel cheragh (40 lustres), a été suspendu, le 22 novembre 2010, après neuf ans de publication, par la Commission d’autorisation et de surveillance de la presse, organe de censure du ministère de la Culture et de l’Orientation islamique. Dans son communiqué, la commission n’a pas précisé le motif de cette suspension. Toutefois, dans son dernier numéro, Chehel cheragh avait publié un entretien avec le grand maître de la musique traditionnelle iranienne, Mohammad Reza Shajariyan, connu pour ses positions en faveur du mouvement contestataire, honni du régime.

La dernière suspension de l’organe officiel de censure du ministère de la Culture et de l’Orientation islamique remonte au 27 septembre dernier, lorsque le quotidien Andisheh-ye No (Nouvelle pensée) avait été fermé définitivement. Le journal avait déjà fait l’objet d’une suspension le 21 décembre 2009 après la publication d’articles sur la personnalité de l’ayatollah Hossein Ali Montazeri, Grand Ayatollah réformateur, décédé le 20 décembre 2009, dans la ville sainte de Qom (60 km au sud de Téhéran), à l’âge de 87 ans. La veille, le ministère de la Culture et de l’Orientation islamique avait publié un décret à l’attention des rédacteurs en chef des journaux, leur interdisant de mentionner l’ayatollah.

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4 novembre 2010 - Une arrestation et une libération

Nazanin Khosravani, collaboratrice des plusieurs journaux réformateurs, notamment Bahar, Karghozaran, Sarmayeh, a été arrêtée le 2 novembre 2010, à son domicile par des agents du ministère des Renseignements. Depuis, sa famille est sans nouvelles du lieu et du motif de l’arrestation de la journaliste.

Le 28 octobre 2010, Henghameh Shahidi, journaliste et directrice du blog Paineveste, a été libérée provisoirement, pour raison médicale, en échange du versement d’une caution. La journaliste, qui souffre d'une maladie cardiaque, doit être opérée rapidement.

Elle avait été arrêtée pour le deuxième fois, le 25 février dernier, à l’issue de sa convocation au ministère des Renseignements. Deux jours après son transfert à la prison d'Evin, elle avait été condamnée (en appel) à six ans de prison et à 50 000 de tomans d’amende, par la 54e chambre du tribunal de Téhéran.

Henghameh Shahidi avait déjà été arrêtée le 29 juin 2009 et avait passé cinquante jours en isolement dans la section 209 de la prison d’Evin. Elle avait été libérée le 2 novembre 2009 sur décision de la 26e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran en échange du versement d’une caution de 9 000 000 de tomans (8 000 euros).

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19.10.2010 - Deux libérations

Reporters sans frontières a appris, le 15 octobre, la libération de Rahim Gholami, collaborateur pour plusieurs journaux locaux dans la ville d’Ardabil (nord-ouest de l’Iran). Arrêté le 29 octobre 2009, il avait été condamné à un an de prison par la première chambre du tribunal révolutionnaire d’Ardabil, pour “publicité contre le régime“.

L’organisation a également été informée de la libération d'Alireza Behshti Shirazi, directeur du site Kaleme.org (le site officiel de Mirhossein Moussavi), qui avait été arrêté le 28 décembre 2009 à son domicile de Téhéran. Le journaliste a été libéré contre le versement d’une caution de 500 300 millions de tomans (470 000 euros), en attente de son jugement.

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09.09.2010 - Situation

Arrêtée le 5 septembre 2010 pour « publicité contre le régime » et « réunion pour comploter contre le régime », Nassrin Soutodeh, avocate de plusieurs journalistes emprisonnés, a pu appeler sa famille depuis de la prison d'Evin le 8 septembre. Elle a affirmé qu'elle était détenue à l’isolement. Son avocate, Me Mina Jafari, a confirmé l’information à l’Agence France Presse.

Le 7 septembre 2010, l’hebdomadaire Nasir Bushehr (publié dans la province de Bushehr, sud du pays) a été suspendu pour « publication d’articles contraires aux principes de l’islam et de la République islamique » et « insulte envers des responsables du régime via la publication d’articles, de photos et de caricatures ». La Commission d’autorisation et de surveillance de la presse, organe de censure du ministère de la Culture et de l’Orientation islamique est à l’origine de cette décision. Ce journal réformateur a été suspendu après 11 ans de publication.

La cyber-féministe Jila Bani Yaghoob a été convoquée, le 30 août 2010, par la 76e chambre du tribunal de Téhéran pour « insulte envers le président de la République » selon son avocate, Me Farideh Gheirat. La journaliste avait déjà été jugée et condamnée, le 8 juin dernier, pour les mêmes motifs, à un an de prison ferme et 30 ans d’interdiction d’exercer le métier de journaliste, par la 26e chambre du tribunal de la Révolution de Téhéran. Le procureur a contesté le verdict et demandé que Jila Bani Yaghoob soit condamnée pour ses articles critiquant Mahmoud Ahmadinejad. C’est la troisième fois en moins d’un an que cette journaliste et militante des droits des femmes est convoquée devant les tribunaux.

Jila Bani Yaghoob et son mari Bahaman Ahamadi Amoee ont été arrêtés le 20 juin 2009 avec une vingtaine d’autres journalistes pendant les manifestations qui ont suivi la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence iranienne. Si elle a été libérée le 24 août, son mari a écopé, quant à lui, d’une peine de cinq ans de prison.

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30 juillet 2010 - Libération d'Azam Vismeh

Azam Vismeh, journaliste en ligne du site Parlemannews, site officiel des parlementaires réformateurs, a été libérée, le 21 juillet après avoir versé une caution de 70 millions de toman (7500 euros). Arrêtée à son domicile le 1er juin 2010, elle était incarcérée dans la section 209 de la prison d’Evin.

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2 juillet 2010 - Deux libérations et une permission

Narges Mohammadi, journaliste et porte-parole du Cercle des défenseurs des droits de l’homme, a été libérée le 2 juillet 2010 contre le versement d’une caution de 50 millions de tomans (40 000 euros). Collaboratrice de Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix, elle avait été arrêtée à son domicile dans la soirée du 10 juin 2010, par des agents du ministère des Renseignements.

Reporters sans frontières a également appris la libération, le 26 juin, de Mahbobeh Khanssari, collaboratrice de l’agence Héritage culturel, contre le versement d’une caution. La journaliste avait été arrêtée à son domicile le 1er juin. En revanche, Azam Vismeh, journaliste en ligne du site Parlemannews (site officiel des parlementaires réformateurs), qui avait été arrêtée en même temps qu’elle, est toujours à l’isolement. Il lui a été interdit de recevoir des visites.

Le 24 juin, les autorités judiciaires ont accordé une permission au journaliste et documentariste Mohammad Norizad, gravement malade. Ce dernier a travaillé pendant plusieurs années comme éditorialiste au quotidien Kayhan, principal organe de presse des conservateurs. Suite à la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin 2009, ce journaliste, également directeur du blog http://mohammadnurizad.blogfa.com/, avait commencé à critiquer ouvertement le Guide suprême de la Révolution, ainsi que le gouvernement et la justice de son pays. Le 29 mai dernier, la 54e chambre du tribunal d’appel de Téhéran avait confirmé sa condamnation à trois ans et demi de prison et à 50 coups de fouet pour "publicité contre le régime et insulte envers les autorités".

Abdolreza Tajik, journaliste et membre du Centre des défenseurs des droits de l’homme, a été arrêté le 12 juin 2010. Sa famille n’a toujours pas été informée du lieu de sa détention et du motif de son arrestation.

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Récit des violations de la liberté de la presse en temps réel à Téhéran et dans le reste de l’Iran, Janvier- Juillet 2010

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Récit des violations de la liberté de la presse en temps réel à Téhéran et dans le reste de l’Iran, Août - Décembre 2009

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Récit des violations de la liberté de la presse en temps réel à Téhéran et dans le reste de l’Iran - JUIN 2009

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Récit des violations de la liberté de la presse en temps réel à Téhéran et dans le reste de l’Iran - JUILLET 2009

Publié le
Updated on 09.01.2018