Récit de la répression contre la liberté d'information en l'Iran ( janvier - décembre 2012)

5.12.2012 – Libération d’un collaborateur des médias après six ans de prison et annulation d’une condamnation à la peine capitale pour un net-citoyen

Reporters sans frontières a appris la libération, le 22 novembre 2012, d'Abdolvahed “Hiva” Botimar, collaborateur de l'hebdomadaire Asou et membre actif de l'ONG environnementale Sabzchia. Arrêté le 25 décembre 2006, Abdolvahed “Hiva” Botimar avait été condamné, le 16 juillet 2007, avec un autre journaliste de l'hebdomadaire Asou, Adnan Hassanpour, à la peine capitale, par le tribunal révolutionnaire de la ville Marivan (Kurdistan iranien) qui les a reconnus coupables d'"activités subversives contre la sécurité nationale", "d'espionnage" et de "propagande séparatiste". Le 22 octobre 2007, la Cour suprême de Téhéran avait confirmé la condamnation à mort du journaliste Adnan Hassanpour, pour “espionnage”, mais annulé la condamnation d'Abdolvahed “Hiva” Botimar pour “vice de procédure”. Ce dernier avait toutefois été condamné à six ans de prison ferme.

En août 2008, la condamnation à la mort d’Adnan Hassanpour avait finalement été annulée par la Cour suprême grâce au travail impressionnant fourni par leur avocat Me Saleh Nikbakht et grâce à la pression internationale. Le tribunal avait alors estimé qu'Adnan Hassanpour ne pouvait être considéré comme "mohareb" (ennemi de Dieu). Son dossier avait cependant été renvoyé devant le tribunal de première instance de Sanandaj (Kurdistan iranien). Il a été rejugé le 6 septembre 2008, puis le 30 janvier 2009. Le tribunal l'a condamné, le 1er juillet 2009, à quinze ans de prison. Il est aujourd'hui détenu à la prison centrale de Sanandaj. Reporters sans frontières avait organisé plusieurs campagnes pour réclamer l’annulation de la peine de mort pour ces deux professionnels de médias.

L’organisation a également été informée de l’annulation de la peine de mort contre le net-citoyen Saeed Malekpour. "Mon client a été condamné à mort par le tribunal révolutionnaire et la peine a été confirmée par la Cour suprême. Mais ensuite il s'est repenti et la sentence a été suspendue. J'espère qu'il bénéficiera d'une réduction de peine" a déclaré son avocat, Me Mahmoud Alizadeh-Tabatabaie, le 2 décembre 2012, à l'agence Meh news.

Saeed Malekpour, un concepteur de sites internet âgé de 37 ans et résident permanent au Canada, avait été arrêté en 2008 par les Gardiens de la Révolution alors qu’il rendait visite à sa famille en Iran. Mis au secret pendant plus d’un an à la prison d’Evin, il y aurait été, selon sa famille, torturé et forcé de faire des "aveux" qui ont par la suite été utilisés contre lui au cours de son procès. L’informaticien avait créé un programme permettant de télécharger des photos, un programme qui avait été utilisé pour diffuser des images pornographiques sans qu’il en soit informé. Sa condamnation à mort, prononcée fin novembre 2010, avait été confirmée par la 28ème chambre du tribunal de la Révolution de Téhéran, en octobre 2011. Puis par la Cour suprême iranienne en janvier 2012.

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27.11.2012 - Des conditions de détention inacceptables mettent la vie des journalistes incarcérés en danger

Reporters sans frontières exprime une fois de plus sa vive inquiétude quant aux conditions de détention de plusieurs journalistes et net-citoyens.

Le 19 novembre 2012, Ahmad Zeydabadi, emprisonné depuis le 14 juin 2009, a été hospitalisé dans un hôpital de Téhéran. Le journaliste souffre de plusieurs maladies des poumons causées par ses conditions de sa détention. Le même jour, Mir Hossein Mousavi, ancien Premier ministre et propriétaire du journal suspendu Kalameh Saba, et Mehdi Karoubi, ancien Président du Parlement et propriétaire du journal suspendu Etemad Melli, tous les deux placés en résidence surveillée depuis le 24 février 2011, ont été transférés à l’hôpital, sous haute surveillance des agents du ministère des Renseignements et des Gardiens de la révolution. Après des examens médicaux, ils ont été placés en résidence surveillée. Ces derniers jours, leurs familles ont fait part de leur inquiétude quant à la dégradation de leurs conditions de détention et de leur état de santé. Même s’ils sont emprisonnés à domicile, ils ne bénéficient pas des droits des prisonniers.

Le 24 novembre, la famille de Mehdi Karoubi a déclaré que son état de santé ne s'est pas amélioré et qu’il doit être hospitalisé rapidement. «Malgré le consentement des autorités au transfert des deux journalistes dans un hôpital choisi par la famille, rien n’a été fait. Nous avions également demandé que le médicin de la famille puisse voir les résultats de leurs examens médicaux, mais nous n’avons reçu que des copies incomplètes», a déclaré le fils de Mehdi Karoubi, Mohammad Taghi Karoubi.

“Nous appelons le guide suprême de la République islamique, Ali Khamenei, à agir afin de ne pas mettre en danger la vie des nombreux journalistes et net-citoyens maintenus en détention malgré leur état de santé fragile. Nous le tiendrions pour responsable s'il leur arrivait malheur”, a déclaré Reporters sans frontières.

Par ailleurs, l’organisation s’inquiète de l’arrestation de Behrouz Ghobadi, le frère du cinéaste dissident iranien, Bahman Ghobadi. Il avait été arrêté le 4 novembre 2012, avec deux de ses amis, dans la ville de Sanandaj (Kurdistan iranien), par les agents du ministère des renseignements. Le dernier film du cinéaste, qui vit en exil depuis mai 2009, "Rhinos season", a été réalisé en Turquie et présenté dans plusieurs festivals internationaux dont celui de San Sebastian. L’action s'étend sur plusieurs années, de la Révolution iranienne jusqu'à nos jours. Il relate la vie d’un prisonnier politique condamné à tort, un sujet gênant pour la République islamique. Contacté par Reporters sans frontières, Bahman Ghobadi a déclaré être très inquiet : « Mon frère a été arrêté seulement parce qu’il est mon frère et qu’il m’a aidé dans le passé pour la réalisation de mes films en Iran ».

La famille ignore toujours les raisons officielles et le lieu de détention de Behrouz Ghobadi.

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21.11.2012 - Une libération et deux arrestations

Reporters sans frontières a appris l’arrestation, le 17 novembre 2012, du journaliste Alireza Roshan, qui écrivait sous la rubrique « Livres » du journal Shargh, suite à une convocation au parquet situé à la prison d’Evin. Le journaliste doit purger une peine d’un an de prison ferme.

Alireza Roshan avait été arrêté, le 8 septembre 2011, lors d’une rafle avec plusieurs autres membres de la rédaction du site Majzooban Nor, et a été condamné à un an de prison ferme pour « action contre la sécurité de l’Etat » par la 26e chambre du tribunal de la révolution de Téhéran, avant d’être libéré provisoirement le 3 octobre 2011. Suite à la confirmation de cette condamnation par la 36ème chambre du Tribunal d’appel de Téhéran, le journaliste a été emprisonné.

Reza Entesari, un autre collaborateur du site Majzooban Nor, arrêté lors de la rafle du 8 septembre 2011, est quant à lui toujours en détention, à la prison d’Evin. Souffrant de plusieurs maladies, il avait été hospitalisé deux fois dans un hôpital de Téhéran.

L’organisation a également été informée de l’arrestation du net-citoyen Yashar Darolshafa. Collaborateur de plusieurs médias, il a été renvoyé en prison pour purger une peine de cinq ans ferme, prononcée le 7 novembre 2012. Il avait été arrêté le 2 novembre 2009 et le 4 février 2010. Il avait alors, à chaque fois, passé un mois en prison. Il a ensuite été condamné en mars 2010 à cinq ans de prison ferme, par la 15e chambre du Tribunal de la révolution de Téhéran.

Reporters sans frontières a appris la libération provisoire de Ali Moslehi, directeur du site Kashan news, le 10 septembre 2012, après le versement d’une caution de 300 millions de tomans (environ 300 000 euros) en attente de son jugement. Le journaliste avait été arrêté le 4 juillet 2012.

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18.10.2012 - La vie d’un net-citoyen emprisonné en danger

Reporters sans frontières s’inquiète pour l'état de santé Mohammad Reza Pourshajari, directeur du blog Rapport à la terre d'Iran, victime d’un malaise, le 3 octobre 2012, dans sa cellule de la prison Rajaishahr. Selon ses proches, il se trouve toujours dans un état critique. Le blogueur souffre de l'insuffisance rénale, aggravé par l’absence de soins. Emprisonné depuis le 12 septembre 2010 , il avait été condamné, en avril 2011, à trois ans de prison ferme par la 109ème chambre du tribunal de la révolution de la ville de Karaj (nord de Téhéran) pour “insulte envers des dirigeants de la République islamique” et “publicité contre le régime”. Il a été condamné à nouveau, en décembre 2011, par le même tribunal, à un an de prison ferme pour "insulte envers des textes sacrés de l’islam". Ses deux procès se sont déroulés en l’absence de son l’avocat. Depuis septembre 2011, Mohammad Reza Pourshajari a été transféré au dortoir des prisonniers de droit commun. L'utilisation des détenus de droit commun pour harceler les prisonniers politiques est une pratique courante dans les pénitenciers iraniens.

L’organisation craint pour la vie de plusieurs journalistes et net-citoyens emprisonnés, malades et très affaiblis, à la fois physiquement et psychologiquement.

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11.10.2012 - Arrestation de Mohamed Ali Dadkhah, dernier membre en liberté du Centre des défenseurs des droits de l’homme

Reporters sans frontières condamne l’arrestation de l’avocat Mohamed Ali Dadkhah, défenseur de nombreux journalistes et cyberdissidents. Incarcéré le 30 septembre 2012, il compte parmi les membres fondateurs du Centre des défenseurs des droits de l’homme aux côtés de Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix. C’est ce qui lui a valu d’être condamné, en juillet 2011, à neuf ans de prison ferme et dix ans d’interdiction d’exercer son métier par la 15ème chambre du tribunal de la Révolution de Téhéran. Harcelé en permanence, l’avocat a été arrêté plusieurs fois, notamment le 8 juillet 2009 à son bureau de Téhéran, puis libéré deux mois plus tard après le paiement d’une caution de 500 millions de tomans (450 000 euros), dans l’attente de son jugement.

Mohamed Ali Dadkhah rejoint en prison ses collègues, Mohammad Seifzadeh, arrêté en avril 2011 et condamné également à neuf ans de prison, Abdolfattah Soltani, emprisonné depuis septembre 2011, condamné à trese ans de prison et vingt ans d’interdiction d’exercer, ainsi que Nassrin Soutodeh, arrêtée le 5 septembre 2010 et condamnée à six ans de prison.

Le Centre des défenseurs des droits de l’homme regroupe plusieurs avocats et défenseurs des droits de l’homme qui assurent gratuitement la défense des prisonniers politiques, et notamment des journalistes emprisonnés. Ses activités sont considérées comme “illégales” par le gouvernement depuis 2006. L’organisation a toujours contesté cette décision.

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03-10-2012 - Nouvelle arrestation

Reporters sans frontières a appris l’arrestation de Mohammad Mehdi Emami Naseri, directeur du quotidien Maghreb, le 1er octobre 2012. Le journaliste a été arrêté sur son lieu de travail par les fonctionnaires du parquet de Téhéran, son ordinateur personnel confisqué et tous ses confrères interrogés.

Le jour même, dans un point de presse, le procureur général Gholam Hossein Ejehi, a affirmé que l’arrestation n’était pas liée à l’activité professionnelle du prévenu. Le journal, édité depuis début septembre 2012, pourrait être en train de subir la guerre acharnée que se livrent les factions rivales au sommet de l’Etat.

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11.09.2012 - Deux blogueurs libérés

Reporters sans frontières a appris la libération provisoire de Mohammad Reza Ali Pyam, le 9 septembre 2012, dans l’attente de son jugement après le versement d’une caution de 100 millions de tomans (environ 100 000 euros). Directeur du blog Halloo et poète satirique connu pour ses critiques publiques à l’égard du pouvoir, il avait été arrêté, le 14 août 2012, à son domicile, par des agents en civil.

L'organisation a été également informée de la libération d’Esmaïl Jafari, le 28 juillet 2012, après avoir purgé une peine de sept mois de prison. Le responsable du blog Rah Mardom (“La voie du peuple”), avait été condamné, le 14 novembre 2011, à huit mois de prison ferme pour “atteinte à la sécurité nationale”, par une cour d’appel. Il avait été arrêté le 28 décembre 2011, et incarcéré pour purger sa peine à la prison centrale de la ville de Bushehr.

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13.08.2012 - Libération provisoire de trois net-citoyens

Reporters sans frontières a appris, le 13 août 2012, la libération de trois net-citoyens.

Le 7 août 2012, Ahmad Shariat, directeur du blog Nedai az daron ("La Voie intérieure"), a été libéré après dix-huit jours de détention suite au versement d’une caution de 100 millions de tomans (environ 80 000 euros). Il est toujours dans l’attente de son jugement.

L’organisation a également appris la libération provisoire de Mohammad Solimaninya, directeur du site u24, le 30 juillet 2012, après le versement d’une caution de 500 millions de tomans (environ 400 000 euros). Le net-citoyen avait été arrêté le 28 mai 2012, pour la deuxième fois, suite à une convocation à la prison d’Evin.

Iman Masjedi, libéré le 17 mars 2012 suite à une réduction de peine d’un an et quatre mois, avait été arrêté, le 18 juillet 2010, avec six autres étudiants : Amir Latifi, Mohammad Reza Gholizadeh, Ladan Mostoufi Ma’ab, Hanieh Sate Farshi, Hojat Nikoui et Sepehr Ebrahimi. Le 16 avril 2011, la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran les avait condamnés à de lourdes peines de prison : huit ans pour Iman Masjedi et Sepehr Ebrahimi, sept ans pour Mohammad Reza Gholizadeh et Hanieh Sate Farshi, cinq ans pour Hojat Nikoui et Ladan Mostoufi Ma’ab, et sept ans ainsi que 74 coups de fouet pour Amir Latifi. Leur condamnation ayant été confirmée en appel, ils sont toujours en détention. Certains d’ente-eux sont malades ou très affaiblis physiquement et psychologiquement.

Narges Mohammadi, journaliste et porte-parole du Centre des défenseurs des droits de l’homme, a bénéficié, le 31 juillet 2012, d’une permission de sortie de prison pour traitement médical, après le versement d’une caution de 600 millions de tomans (environ 480 000 euros). Arrêtée le 21 avril 2012 dans la ville de Zanjan (nord du pays) avant d’être transférée à la prison d’Evin à Téhéran, Narges Mohammadi, dont l’état de santé était très préoccupant, avait été transférée à l’hôpital Vali Asar de Zanjan, le 9 juillet 2012.

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24.07.2012- Un blogueur arrêté et un autre libéré

Reporters sans frontières dénonce la détention, pendant 99 jours, de Mohammad Hassan Nobakhti, responsable du site Internet d’information conservateur Nosazi. Ce dernier a finalement été libéré le 22 juillet 2012. Il avait déjà arrêté en février 2008, suite à la publication d'un article sur le mollah Hassan Khomeiny, petit-fils de l’ancien Guide suprême, l’Ayatollah Ruhollah Khomeiny.

Le même jour, Ahmad Shariat, directeur du blog Nedai az daron ("La Voie intérieure"), a été arrêté après avoir répondu à une convocation du parquet de Téhéran. N'étant pas en mesure d'acquitter une caution de 100 millions de tomans (75 000 euros), le blogueur est maintenu en détention.

Depuis le début de l'année iranienne (qui a débuté le 21 mars), plusieurs blogueurs proches du président Mahmoud Ahmadinejad ont été systématiquement poursuivis à l'initiative du procureur de Téhéran, pour avoir dénoncé les proches de l'Ayatollah Ali Khamenei. Les rivalités au sommet du pouvoir entre les clans d’Ali Khamenei et de Mahmoud Ahmadinejad font de plus en plus de victimes parmi les médias conservateurs.

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13.07.2012- Deux arrestations et une condamnation

Reporters sans frontières a appris l’arrestation, le 4 juillet 2012, d’Ali Moslehi, directeur du site Kashan news, et collaborateur du site Jaras, proche des réformateurs. Le journaliste a été arrêté en pleine rue rue et sa famille en a été informée par des commerçants du quartier. Elle ignore toujours le motif de son arrestation ainsi que son lieu de détention.

Le blogueur et militant des droits de l’homme Nasour Naghipour a été renvoyé en prison pour purger une peine de sept ans de prison ferme prononcé le 8 janvier 2011. Directeur du site http://www.nasour.net/, il avait déjà été arrêté le 2 mars 2010, à son domicile, dans la ville de Qazvin avant d’être libéré provisoirement, le 20 juin 2010, en versant une caution de 100 millions Toman (soit 75 000 euros).

Le 8 juillet 2012, l’avocate de la net-citoyenne Mansoureh Behkish a été informée de la condamnation de cette dernière, par la 54e chambre du tribunal d’appel, à six mois de prison ferme pour "propagande contre le régime" et trois ans et demi avec sursis pour "action contre la sécurité nationale". Elle avait été condamnée, en décembre 2011, à quatre ans et demi de prison ferme par la 15ème chambre du tribunal de la Révolution de Téhéran. Harcelée en permanence, elle a été plusieurs fois incarcérée. Le 9 janvier 2010, elle avait été arrêtée avec trente-trois “Mères en deuil”, lors d’un rassemblement au parc Laleh, à Téhéran. Libérée le 17 mars, elle a été interdite de sortie du territoire, avant d’être arrêtée à nouveau, le 12 juin 2011, toujours dans la capitale iranienne. Elle a alors passée un mois dans la section 209 de la prison d’Evin. Mansoureh Behkish fait également partie des “Mères de Khavaran”, du nom du cimetière de Khavaran, au sud de Téhéran, tristement célèbre pour avoir servi de fosse commune aux prisonniers politiques exécutés en masse en 1988. Mansoureh Behkish a écrit plusieurs articles, publiés sur différents sites Internet, à propos de leur situation, des cérémonies qu’elles organisent et de la répression qu’elles subissent. Six proches de Mansoureh Behkish (quatre frères, une sœur et un beau-frère) ont été exécutés dans les années 80.

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03.07.2012 -Les arrestations et condamnations des journalistes et net-citoyens continuent

Reporters sans frontières a appris, le 30 juin 2012, l’arrestation de Mohammad Solimaninya, directeur du site u24, suite à une convocation à la prison d’Evin. Le net-citoyen avait déjà été arrêté, le 10 janvier 2012, avant d’être libéré provisoirement, le 22 mai 2012, contre le versement d’une caution de 40 millions de tomans (environ 4 500 euros).

L’organisation a eu connaissance, le 22 juin 2012, de l’arrestation de Poya Dabiri Mehr, journaliste et le directeur du blog Andishe Poys. On ignore toujours les motifs de son arrestation et le lieu de sa détention. Le journaliste, proche du gouvernement d’Ahmadinejad, pourrait être la victime des rivalités au sommet du pouvoir entre les clans d’Ali Khamenei et de Mahmoud Ahmadinejad.

Le 9 juin 2012, Farideh Gheirat, l'avocat de Noushin Ahmadi Khorasani, la fondatrice du site l’Ecole féministe et co-organisatrices de la campagne “One Million Signatures for Equality” appelant à réformer les lois discriminatoires à l’égard des femmes, a été informé de la condamnation de sa cliente à un an de prison avec sursis par la 26e chambre du tribunal de la révolution de Téhéran. Début mars 2012, quelques jours avant la Journée de la femme, le régime a accru les pressions contre les cyberféministes, notamment Noushin Ahmadi Khorasani. Les cyberféministes font régulièrement l’objet de menaces et d’arrestations.

Bahman Ahamadi Amoee, un journaliste emprisonné depuis le 20 juin 2009 à la prison d’Evin, a été transféré, le 12 juin 2012, à celle de Rajaishahr (ville de Karaj au nord de Téhéran), suite à la participation à une cérémonie organisée par les prisonniers du dortoir 350 de la prison d’Evin à la mémoire d’Hoda Saber, mort suite à une grève de la faim le 12 juin 2011. Rajaishahr est l’une des prisons les plus difficile d’Iran, en raison des nombreux cas de tortures, de viols et de meurtres. Depuis son arrestation, le journaliste avait été victime d’un harcèlement constant de la part des responsables juridiques. Le 25 juin 2011, il avait comparu devant le tribunal de la révolution de Téhéran et avait été placé à l’isolement à son retour.

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31.05.2012- Arrestation d’un journaliste

Reporters sans frontières a appris l’arrestation, le 28 mai 2012, de Sam Mahmoudi Sarabi. Le journaliste au quotidien Shargh avait été arrêté le 9 janvier 2011pour la deuxième fois en moins de deux ans, puis libéré après cinq mois de détention, le 9 mai 2011, après le versement d’une caution de 150 millions de tomans (environ 120 000 euros) dans l’attente de son jugement. Le journaliste a été arrêté suite au désengagement du garant de sa caution.

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23.05.2012- Deux condamnations et une libération provisoire

Meisam Mohammadi et Omid Mohadess, journalistes du site de la fondation Beheshti http://www.beheshti.org/ , ont été condamnés, le 6 mai 2012, à quatre ans de prison ferme et cinq ans d’interdiction d’exercer le métier de journaliste et toute activité politique. Arrêtés à leurs domiciles, par les agents en civil, le 10 février 2010. Ils avaient été libérés après deux mois de détention, contre le versement d’une caution, en attente de leurs jugements.

Reporters sans frontières a également, appris, le 22 mai 2012, la libération provisoire de Mohammad Solimaninya, directeur du site u24, après le versement d’une caution de 40 millions de tomans (environ 4500 euros). Le net-citoyen avait été arrêté, le 10 janvier 2012, suite à une convocation du tribunal de la Révolution de la ville de Karaj (au nord de Téhéran).

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26.04.2012 Libération provisoire

Reporters sans frontières a appris la libération provisoire d’Ehssan Hoshmand, le 23 avril 2012, après le versement d’une caution de 150 millions de tomans (environ 140 000 euros). Ce journaliste et sociologue spécialiste de l’histoire du peuple kurde avait été arrêté à son domicile le 7 janvier dernier.

L’organisation a également appris la libération, le 17 avril 2012, de Reza Taleshaian Jolodarzadeh, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Sobeh azadi, arrêté le 4 février 2012. Le journaliste souffre d’une maladie grave suite à une blessure remontant à la guerre Iran-Irak (1980-1988). Son journal avait été suspendu le 19 octobre 2011 par le ministère de la Culture et de l’Orientation islamique après la publication d’une photo de l’ancien président de la République Akbar Hashemi Rafsanjani.

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16.04.2012 - Libération provisoire d'un net-citoyen

Le 12 avril 2012, Reporters sans frontières a appris la libération provisoire de Kouhyar Goudarzi, animateur du blog Kouhyar, après le versement d’une caution de 100 millions de tomans (environ 90 000 euros). Arrêté le 1er août 2011 à Téhéran, il a été détenu à la prison d’Evin pendant plusieurs mois, sans que les responsables judiciaires ne donnent aucune information sur le lieu de sa détention.

En mars 2012, il avait été condamné, par la 26ème chambre du tribunal de la Révolution de Téhéran, à cinq ans prison ferme et à l'exil : il doit purger sa peine dans la prison de Zahedan (nord-est du pays).

Parvin Mokhtare, la mère du blogueur, avait été arrêtée, le 2 août 2011, à son domicile, dans la ville Kerman. Elle avait été condamnée à vingt-trois mois de prison ferme par le tribunal de la révolution de la ville de Kerman et a été libérée le 19 mars 2012.

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05.04.2012 - La répression continue : emprisonnements et condamnations de journalistes et net-citoyens

Reporters sans frontières dénonce les arrestations et les lourdes condamnations dont ont fait l’objet plusieurs journalistes et net-citoyens en Iran.

Le 3 avril 2012, Mehran Faraji, journaliste au quotidien Shargh et à Etemad Melli, depuis suspendu, a été emprisonné. Il avait déjà été arrêté, le 12 décembre 2010, avant d’être libéré, le 4 février 2011, contre le versement d’une caution. Condamné en octobre 2011 par la 28ème chambre du tribunal de la révolution de Téhéran à un an de prison ferme pour “publicité contre le régime”, sa peine avait finalement été réduite par la 36ème chambre du tribunal d’appel à six mois de prison ferme et six mois avec sursis. Le journaliste souffre d’arthrose sévère et sa détention peut mettre sa santé en danger.

Le 2 avril 2012, la journaliste Rihaneh Tabatabai, également employée par le quotidien Shargh, a été informée de sa condamnation à un an de prison ferme par la 28ème chambre du tribunal de la révolution de Téhéran. La journaliste avait été arrêtée à son domicile, le 12 décembre 2010, par des agents du ministère des Renseignements. Elle avait été libérée, le 16 janvier 2011, contre le versement d’une caution de 10 millions de tomans (soit 7 500 euros).

Mansoureh Behkish, 54 ans, qui a longtemps dénoncé les exécutions arbitraires de prisonniers politiques survenues dans les années quatre-vingt, a été informée de sa condamnation à quatre ans et demi de prison par la 15ème chambre du tribunal de la Révolution de Téhéran, pour "propagande contre le régime" et "réunion et complot contre la sécurité nationale via la création du groupe les Mères en deuil". Harcelée en permanence, elle a été plusieurs fois incarcérée. Le 9 janvier 2010, elle avait été arrêtée avec trente-trois “Mères en deuil”, lors d’un rassemblement au parc Laleh, à Téhéran. Libérée le 17 mars, elle a été interdite de sortie du territoire, avant d’être arrêtée à nouveau, le 12 juin 2011, toujours dans la capitale iranienne. Elle a alors passée un mois dans la section 209 de la prison d’Evin. Mansoureh Behkish appartient également aux “Mères de Khavaran”, du nom du cimetière de Khavaran, au sud de Téhéran, tristement célèbre pour avoir servi de fosse commune aux prisonniers politiques exécutés en masse en 1988. Ces familles, qui réclament justice et organisent des commémorations, subissent de fortes pressions de la part des autorités iraniennes. Mansoureh Behkish a écrit plusieurs articles, publiés sur différents sites Internet, à propos de leur situation, des cérémonies qu’elles organisent et de la répression qu’elles subissent. Six proches de Mansoureh Behkish (quatre frères, une sœur et un beau-frère) ont été exécutés dans les années 80.

Selon le code pénal islamique, Rihaneh Tabatabai et Mansoureh Behkish disposent de 21 jours pour faire appel de ces décisions.

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27.03.2012 -Trois libérations

Reporters sans frontières a appris la libération, le 19 mars 2012, d’Ali Mousavi Khalkhali, Mehdi Khazali et Parvin Mokhtare.

Ali Mousavi Khalkhali, journaliste et collaborateur du site d’information Irdiplomacy, avait été arrêté le 24 février 2012 à son domicile par des agents du ministère des Renseignements, et incarcéré à la prison d’Evin. Ce journaliste est le neveu de l’ayatollah Hakim, un haut dignitaire chiite irano-irakien.

Mehdi Khazali, animateur du blog Baran, avait été arrêté le 9 janvier 2012 pour la troisième fois en moins de deux ans. Il avait entamé une grève de la faim pour protester contre son arrestation. Selon sa famille son état de santé s’est détérioré depuis. Le 5 février 2012, il a été condamné à quatre ans de prison ferme et dix ans d’exil dans la ville de Borazjan (Sud-est), pour “insulte envers des responsable du régime”.

Parvin Mokhtare, la mère du blogueur emprisonné Kouhyar Goudarzi, avait été condamnée à vingt-trois mois de prison ferme par le tribunal de la révolution de la ville de Kerman.

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13.03.2012 - Deux libérations provisoires

Reporters sans frontières a été informée de la libération provisoire, le 10 mars 2012, de Rahim Sarkar, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Hadiss Ghazvin, après le versement d’une caution de 50 millions de tomans (environ 45 000 euros). Il avait été arrêté le 8 mars 2012 suite à une convocation au tribunal de la révolution de la ville de Ghazvin. Le journaliste avait été inculpé, le 27 février, pour “publication des fausses informations dans le but de jeter le trouble dans l’opinion publique”. Selon le procureur, “le journal, avait publié dans son dernier numéro plusieurs images de prisons, de la pauvreté et d’exécutions, etc., pour dresser un tableau sombre du pays. L'article joint prévoyait également un faible taux de participation aux élections législatives, 12 mars 2012”.

L’organisation a appris, également, la libération provisoire, le 26 décembre 2011, Ali Dini Torkamani, écrivain et économiste, collaborateur de la revue en ligne Alborznet à Téhéran. Il avait été arrêté, le 2 août à son domicile à Téhéran.

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28.02.2012 - Les victimes de "l’opération œil de renard" libérées, une photographe arrêtée

Reporters sans frontières a appris la libération provisoire, le 26 février 2012, de Parastoo Dokoohaki, blogueuse et militante pour les droits des femmes, et, le 27 février 2012, de Sahamoldin Borghani, journaliste et collaborateur du site d’information Irdiplomacy, et Marzieh Rasouli, journaliste et collaboratrice des rubriques culturelles de plusieurs journaux. Arrêtés le 15 et 18 janvier 2012, ils avaient été placés en isolement dans les sections 209 et 2 A de la prison d’Evin, gérées par le ministère des Renseignements et les Gardiens de la Révolution. Les journalistes ont été libérés après le versement d’une caution de 300 millions de tomans chacune pour Parastoo Dokoohaki et Marzieh Rasouli, et de 200 millions de tomans pour Sahamoldin Borghani.

Un jour avant leur libération, le Centre de surveillance des délits organisés des Gardiens de la Révolution les a accusés, dans un communiqué publié sur le site Gerdab, de "collaboration avec la BBC, les services de renseignement britanniques et l’opposition basés à l’étranger". Les Gardiens de la Révolution avaient annoncé que 'l’opération oeil de renard’ avait permis le démantèlement d’un réseau qui collecter de l'information et produisait des contenus pour la BBC en Iran. La chaîne britannique BBC a démenti avoir des collaborateurs en Iran. Les chaînes diffusées par satellite en Iran ont été régulièrement brouillées par le passé, notamment la BBC et la chaîne américaine Voice of America.

L’organisation a également été informée de l’arrestation de Tahmineh Monzavi. La jeune photographe a été arrêtée sur son lieu de travail, le 19 février 2012, par des agents du ministère des Renseignements. La famille ignore toujours les motifs de son arrestation et le lieu de sa détention.

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16.02.2012 - Inquiétude pour un journaliste en grève de faim

Reporters sans frontières est extrêmement préoccupée par le sort de Mohammad Sedegh Kabodvand, directeur du journal Payam-e mardom-e Kurdestan (suspendu en 2004), qui a entamé depuis deux semaines une grève de la faim. Incarcéré depuis juillet 2007, et condamné à onze ans de prison, le journaliste voit son état de santé se détériorer.Il proteste contre la décision inhumaine des responsables de la justice qui lui refuse tout visite à son fils, gravement malade et hospitalisé depuis un mois dans un hôpital à Téhéran. L’acharnement contre le journaliste n’est pas récent. Depuis son arrestation, les autorités pénitentiaires ont systématiquement rejeté sa demande de permission, alors, qu’il avait été plusieurs fois victime de malaises dans sa cellule.

Mohammad Hossien Aghasi, l’avocat de Mehdi Khazali, animateur du blog Baran, a clarifié, le 14 février 2012, à l’antenne de la Radio Farda (Free europe) la condamnation de son client : « Selon le verdict écrit, que j’ai reçu officiellement et contrairement à l’annonce orale de la 29ème chambre du tribunal de la révolution de Téhéran du 5 février 2012, il a été condamné à quatre ans de prison ferme et dix ans d’exil dans la ville de Borazjan (Sud-est), pour ‘ insulte envers des responsable du régime’ ». Le blogueur avait été arrêté le 9 janvier 2012 pour la troisième fois en moins de deux ans. Le même jour, il avait entamé une grève de la faim pour protester contre son arrestation.

Reporters sans frontières a été également informée de la libération provisoire, le 8 février 2012, de Said Razavi Faghih, ancien collaborateur de plusieurs journaux réformateurs et leader étudiant. Il avait été arrêté le 22 janvier 2012 alors qu’il rentrait en Iran.

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9.02.2012- La répression envers les journalistes se durcit

Reporters sans frontières a appris l’arrestation, le 4 février 2012, de Reza Taleshaian jolodarzadeh, rédacteur en chef d’hebdo Sobeh azadi. Son journal avait été suspendu le 19 octobre 2011, par le ministère de la Culture et de l’Orientation islamique après la publication d’une photo de l’ancien président de la République Akbar hashemi Rafsanjani. Le journaliste souffrait d’une maladie grave suite à une blessure remontant à la guerre Iran-Irak (1980-1988). On ignore toujours le motif de son arrestation.

Mohammad Khatami, ancien président de la République et directeur du mensuel Ain é goft va go (" la manière du dialogue" en persan), a été informé par le ministère de la Culture et de l’Orientation islamique que la licence de publication de son journal avait été annulée par une décision du 31 janvier 2012 de la Commission d’autorisation et de surveillance de la presse. Selon la Commission, ce mensuel a été interdit pour la « la publication irrégulière », Le premier numéro du journal était paru le 15 décembre 2011.

Reporters sans frontières a été également informée de la libération provisoire, le 25 janvier 2012, de Peyman Pakmehr, journaliste et directeur du site Tabriz news , en raison de la dégradation de son état de santé, le journaliste été libéré après le versement d’une caution de 220 millions de tomans (environ 200 000 euros) et a été hospitalisé pour un problème cardiaque. Il avait été arrêté le 12 novembre 2011, dans la ville de Tabriz avant d’être transféré à la prison d’Evin à Téhéran.

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06.02.2012 - Un blogueur condamné à 14 ans de prison et un journal suspendu

Mehdi Khazali, animateur du blog Baran, a été condamné, le 5 février 2012, à quatorze ans de prison ferme, dix ans d’exil dans la ville de Borazjan (sud-est du pays) et 70 coups de fouet par la 29ème chambre du tribunal de la révolution de Téhéran. Arrêté le 9 janvier 2012 pour la troisième fois en moins de deux ans, il est le fils de l’ayatollah Abolghasem Khazali, membre influent du conseil des Gardiens de la Constitution iranienne depuis une trentaine d’années. Malgré ses déboires avec la justice, Mehdi Khazali critique sévèrement, sur son site, la politique gouvernementale et dénonce les exactions du régime. Son blog a été piraté et n’est plus disponible.

Selon le site Mashregh, proche des services de renseignement, Sharam Golshani, directeur du site Mesghal aurait été arrêté le 4 février 2012, en pleine instabilité monétaire. Ce site de conversion des devises nationales et internationales est accusé de “la chute du rial face au dollar”. Le 1er janvier 2012, le président des Etats-Unis Barack Obama a signé une loi autorisant les sanctions les plus dures adoptées à ce jour par Washington contre Téhéran. Suite à cette décision, le cours du rial a baissé de plus de 20% malgré l’intervention de la banque centrale iranienne. Le site Mesghal a été rendu inaccessible quelques jours début janvier. Sharam Golshani est accusé d’être un "Baha'ie" (de la religion baha’ie, non reconnue par le régime) et l’un des intermédiaires des "ennemis".

Reporters sans frontières a appris la libération provisoire, le 4 février 2012, de Simien Nematollahi, collaboratrice du site Majzooban, suite au versement d’une caution de 100 millions de tomans (environ 90 000 euros). Elle avait été arrêtée le 11 janvier dernier, à son domicile de Téhéran, par des agents du ministère des Renseignements pour “publicité contre le régime”.

Le Quotidien Roozegar a été suspendu, le 4 février 2011, sur l’ordre du procureur de Téhéran pour la publication, en une du journal, d’une interview et de la photo du leader réformateur Mohammad Reza Khatami. C’est la troisième fois que ce quotidien est interdit. Il avait déjà été suspendu le 4 septembre 2011 pour deux mois. En 2007, le quotidien avait cessé de paraître, jusqu'en février 2010.

Reporters sans frontières demande la libération de Said Razavi Faghih, ancien collaborateur de plusieurs journaux réformateurs et leader étudiant, arrêté à l'aéroport de Téhéran et placé en détention le 22 janvier 2012 alors qu'il rentrait en Iran. Le journaliste, résident en France, avait quitté l’Iran l’été dernier. Said Razavi Faghi, membre de la rédaction de plusieurs journaux réformateurs, notamment le quotidien Yass-é No (suspendu en 2009), vivait depuis février 2004 à Paris où il suivait des études de philosophie. Le 30 janvier 2009, à l’aéroport de Téhéran, les agents du ministère des renseignements avaient confisqué son passeport en évoquant une "interdiction de sortir du pays" et demandé au journaliste de se présenter le lendemain au tribunal de la révolution. Libéré fin février, il restait sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire. Détenu en 2003 pendant plusieurs mois, avec trois autres journalistes du quotidien réformateur Yass-é No, il avait été maintenu plus de 78 jours en isolement.

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1.02.2012 – Libération provisoire de deux journalistes

Reporters sans frontières a appris la libération provisoire, le 3 janvier 2012, de Hassan Fathi, journaliste et documentariste, arrêté le 12 novembre 2011, et le 1er février, celle de Fatemeh Khardmand, journaliste pour le mensuel Gozaresh sanat chap, arrêtée le 7 janvier dernier.

Ils ont été libérés après le versement d’une caution de 50 millions de tomans (environ 45 000 euros).

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30.01.2012 - Arrestations d’internautes

La police de l’internet Iranien a annoncé l'arrestation de quatre personnes (deux hommes et deux femmes) accusées d’avoir créé un réseau visant à "détourner la jeunesse iranienne" par la “propagation de la prostitution et immoralité". La cyberpolice a saisi la page Facebook “Daf&Paf” qu’ils sont accusés d’avoir créée. Sur cette page, qui compte près de 27 000 membres, les internautes pouvaient participer à un concours de beauté et élire le plus beau ou la plus belle candidate en likant sa photo.

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19.01.2012 - Un journaliste emprisonné à Bushehr (sud-ouest de l’Iran)

Reporters sans frontières a appris l’arrestation, le 28 décembre 2011, d’Esmaïl Jafari, rédacteur du blog Rah Mardom (“La voie du peuple”). Il avait déjà été arrêté, le 16 décembre 2008, et condamné, en mars 2009, à huit mois de prison ferme, pour “atteinte à la sécurité nationale”. Il avait été libéré sous caution le 18 mars 2009. Arrêté à nouveau le 7 avril 2009, Esmail Jafari avait été libéré dix-sept jours plus tard en payant une caution de 50 millions de toman (environ 45 000 euros). Le 14 novembre 2011, il a été informé de la confirmation de sa condamnation et convoqué pour purger sa peine à la prison centrale de la ville de Bushehr. Blogueur et défenseur des droits de l’homme, il a été condamné pour avoir couvert une manifestation d’une vingtaine d’ouvrières de Bushehr, devant la préfecture de la ville, protestant contre leurs licenciements, en avril 2008.

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18.01.2012 - Nouvelles arrestations

Les arrestations de journalistes et de blogueurs se poursuivent toujours en Iran. Trois journalistes et une blogueuse ont été arrêtés ces trois derniers jours.

Le 18 janvier 2012, Sahamoldin Borghani, journaliste et collaborateur du site d’information Irdiplomacy, a été arrêté à son domicile. Les agents n’ont laissé qu’un message sur la porte de son domicile pour prévenir ses proches, absents au moment de l’arrestation : « Nous avons emmené Shama et son matériel ». Le motif et le lieu de sa détention sont encore inconnus. Irdiplomacy est dirigé par Mohammad Sadegh Kharazi, ancien ambassadeur de l’Iran en France et proche de l’ancien président iranien Mohammad Khatam.

Le 17 janvier 2012, Peyman Pakmehr, journaliste et directeur du site Tabriz news, a été arrêté sur ordre de la 5éme chambre du parquet de Téhéran. Le journaliste a été arrêté par les agents du ministère de la ville de Tabriz avant d’etre transféré à la prison d’Evin. On ignore toujours le motif de son arrestation.

Le 15 janvier 2012, Parastoo Dokoohaki, blogueuse et militante pour les droits des femmes, et Marzieh Rasouli, journaliste et collaboratrice des rubriques culturelles de plusieurs journaux, ont été arrêtées à Téhéran pour « publicité contre le régime » par des agents du ministère des Renseignements, à leurs domiciles.

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11.01.2012 - Nouvelle vague d'arrestations

Les arrestations de net-citoyens se poursuivent d'ailleurs dans le pays. Le 11 janvier 2012, Simien Nematollahi, collaboratrice du site Majzooban (proche du mouvement soufiste iranien), a été arrêtée à son domicile de Téhéran par des agents du ministère des Renseignements pour “publicité contre le régime”. Les 7 et 8 septembre 2011, plusieurs membres de la rédaction de ce site avaient été arrêtés, avant d’être libérés sous caution le 4 octobre 2011, dans l’attente de leur jugement.

Le 10 janvier 2012, Mohammad Solimaninya, directeur du site u24, un réseau social professionnel iranien, créateur et hébergeur de plusieurs sites d’associations et d’ONG représentant la société civile et des intellectuels iraniens, a été arrêté suite à une convocation au tribunal de la révolution de la ville de Karaj (nord de Téhéran). Le même jour, des agents en civil du ministère des Renseignements ont perquisitionné son domicile et confisqué son ordinateur, ses disques durs et des CDs. Sa famille ignore toujours le motif de son arrestation ainsi que son lieu de détention.

Plusieurs autres professionnels des médias ont été convoqués par les forces de l’ordre dans différentes villes du pays.

Les journalistes Fatemeh Khardmand, Ehssan Hoshmand et Said Madani, ont été arrêtés, le 7 janvier 2012, à leurs domiciles de Téhéran par des hommes en civil. Le 8 janvier, le ministre des Renseignements, Heydar Moslehi, a confirmé les arrestations en déclarant que "les personnes arrêtées prévoyaient d’exécuter des projets américains pour perturber les élections parlementaires en utilisant le cyberespace et les réseaux sociaux". Des allégations mensongères rejetées par Reporters sans frontières, qui rappelle que ce régime accuse systématiquement et sans aucune preuve les voix dissidentes d’être des espions travaillant pour les Etats-Unis ou Israël.

Saide Madani, sociologue et écrivain, auteur de dizaines d’articles dans les médias indépendants, a été une nouvelle fois arrêté, le 7 janvier 2012, et condamné à six ans de prison ferme.

Ehssan Hoshmande, journaliste et sociologue spécialiste de l’histoire du peuple kurde, a lui aussi été arrêté à son domicile le 7 janvier dernier.

Fatemeh Kherdmand, journaliste pour le mensuel Gozaresh sanat chap, a été arrêtée le 7 janvier dernier, par quatre hommes en civil. D’après son mari, le journaliste et blogueur Masoud Lavassani, libéré lui-même en juillet dernier après deux ans de détention, les agents du ministère des Renseignements, munis d’un mandat d’arrêt, ont expliqué qu’il lui était reproché d’ "être en contact avec les familles de prisonniers politiques". L’état de santé de Fatemeh Kherdmand est inquiétant. Leur fils de quatre ans, déjà perturbé par la longue incarcération de son père, est en état de choc.

Mehdi Khazali, animateur du blog Baran, a été à nouveau arrêté le 9 janvier 2012. D’après sa femme, il a été blessé au cours de son interpellation, très violente. Mehdi Khazali est le fils de l’ayatollah Abolghasem Khazali, membre influent du Conseil des Gardiens de la Constitution iranienne depuis une trentaine d’années. Malgré ses déboires avec la justice, Khazali critique sévèrement, sur son site, la politique gouvernementale et dénonce les exactions du régime. Son blog a été piraté et n’est plus disponible.

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Récit de la répression contre la liberté d’information, janvier - décembre 2011)

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Récit de la répression contre la liberté d’information, Juillet-Décembre 2010

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Récit de la répression contre la liberté d’information, Janvier- Juillet 2010

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Récit de la répression contre la liberté d’information, Août - Décembre 2009

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Récit de la répression contre la liberté d’information, JUIN 2009

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Récit des violations de la liberté de la presse en temps réel à Téhéran et dans le reste de l’Iran - JUILLET 2009

Publié le
Mise à jour le 20.01.2016