Quatre journalistes libérés : un « dénouement honorable » selon Reporters sans frontières

Reporters sans frontières accueille avec satisfaction la remise en liberté, le 26 septembre, par la cour d'appel de N'Djamena, de Sy Koumbo Singa Gali, Michaël Didama, Garondé Djarma et Samory Ngaradoumbé. L'organisation s'est engagée à soumettre à l'Union des journalistes tchadiens une proposition de modification du droit de la presse tchadienne, début novembre.

Reporters sans frontières accueille avec satisfaction la remise en liberté, le 26 septembre 2005, par la cour d'appel de N'Djamena, de Sy Koumbo Singa Gali, Michaël Didama, Garondé Djarma et Samory Ngaradoumbé. Un représentant de Reporters sans frontières était présent à l'audience et a accueilli les quatre prévenus à leur sortie de la maison d'arrêt. « Le conflit qui a opposé ces derniers mois la presse et le gouvernement tchadien trouve aujourd'hui un dénouement honorable, a déclaré Reporters sans frontières. L'organisation tient à remercier les autorités, et en premier lieu le président Idriss Déby, de leur soutien dans cette affaire. » Une délégation de Reporters sans frontières est arrivée au Tchad le 20 septembre. Le secrétaire général de l'organisation, Robert Ménard a été reçu par le président Idriss Déby le 22 septembre. Lors de cet entretien, le chef de l'Etat avait promis à Reporters sans frontières la libération des journalistes incarcérés, ainsi qu'une modification des lois encadrant la pratique des journalistes. Reporters sans frontières s'est engagée à soumettre à l'Union des journalistes tchadiens (UJT) une première proposition de modification du droit de la presse tchadienne, au début du mois de novembre. Les poursuites engagées contre Sy Koumbo Singa Gali, directrice de publication de l'hebdomadaire privé L'Observateur, Garondé Djarma, journaliste indépendant, et Samory Ngaradoumbé, coordinateur de L'Observateur, ont été annulées par la deuxième chambre de la cour d'appel de N'Djamena, pour vices de procédure. Les prévenus ont été libérés, suite à leur audience. Le président de la cour d'appel a cependant mis en garde Garondé Djarma, affirmant qu'il demeurait coupable, malgré sa relaxe. Le verdict prononcé en première instance à l'encontre de Michaël Didama, directeur de publication de l'hebdomadaire privé Le Temps, a été partiellement confirmé, avec des circonstances atténuantes. Le journaliste a été condamné à une peine d'un mois et demi d'emprisonnement, soit la durée qu'il a déjà passée en détention. Il a donc été relâché après l'audience. Samory Ngaradoumbé et Garondé Djarma avaient été condamnés, le 18 juillet 2005, à respectivement trois mois et trois ans de prison ferme, pour « diffamation » et « incitation à la haine tribale », suite à des articles critiquant le président Idriss Déby. Michaël Didama, du Temps, avait été condamné le 8 août à six mois de prison ferme pour « diffamation », « publication d'informations mensongères » et « incitation à la haine tribale », suite à un reportage sur la rébellion tchadienne dans l'est du pays. Enfin, la directrice de L'Observateur, Sy Koumbo Singa Gali avait été condamnée, le 15 août, à un an de prison ferme pour « incitation à la haine tribale », après avoir publié une interview de Garondé Djarma, dans laquelle il qualifiait son arrestation de « machination des Djandjawid ». Cet entretien avait valu au journaliste indépendant une peine d'un an de prison supplémentaire.
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Updated on 20.01.2016