Quatre journalistes libérés de prison

"Je suis heureuse d'être libre. Je vais continuer de travailler comme journaliste", a déclaré à la presse la journaliste Eint Khaing Oo à sa sortie de la prison d'Insein, près de Rangoon. Au moins trois autres journalistes, Kyaw Kyaw Thant et Monywa Aung Shin, ont été libérés par la junte militaire le 18 septembre 2009, dans le cadre d'une amnistie qui aurait concerné près de 7 000 détenus. Reporters sans frontières et la Burma Media Association appellent le gouvernement birman à vider les prisons du pays des journalistes, blogueurs et militants de la liberté d'expression qui n'ont rien à y faire. Au moins 14 d'entre eux sont toujours emprisonnés, dont certains loin de leur famille et dans des conditions très difficiles. La Burma Media Association avait récompensé Eint Khaing Oo du prix Kenji Nagai, du nom d'un cameraman japonais tué par un soldat à Rangoon en 2007. Eint Khaing Oo travaillait pour le magazine Ecovision. Eint Khaing Oo avait été condamnée à deux ans de prison pour avoir pris des clichés de victimes du cyclone Nargis qui a frappé le pays en mai 2008, laissant au moins 130 000 personnes mortes ou disparues. Son procès s'était tenu à huis clos, sans qu’elle ait pu bénéficier de l’assistance d’un avocat. Autre journaliste libéré : Kyaw Kyaw Thant, arrêté en 2008 pour avoir aidé des victimes du cyclone Nargis à contacter les représentants des Nations unies à Rangoon. Thet Zin, directeur du magazine aujourd'hui fermé Myanmar Nation, a été libéré du centre pénitentiaire de Kale. Il avait été condamné à sept ans de prison en vertu de la loi sur la presse. Arrêté en février 2008 par la police, il lui était reproché d'avoir été en possession d'une vidéo de manifestations et d'un rapport d'un rapporteur des Nations unies. L'Association d'aide aux prisonniers politiques (AAPP, basée en Thaïlande) a indiqué que le militant d'opposition et journaliste Aung Gyi avait également été libéré de la prison de Shwebo. De son côté, Monywa Aung Shin, poète et ancien journaliste du Sar Maw Khung, était détenu depuis le 1er septembre 2000. Il appartenait également à la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Commentant à la presse cette vague de libérations, le directeur de la prison d'Insein a osé dire qu'il n'y avait pas de prisonniers politiques en Birmanie. Selon Human Rights Watch, ils sont plus de 2 200 au total.
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Updated on 20.01.2016