Parmi les huit personnalités libérées le 25 février, figurent trois journalistes, dont le secrétaire de la Fédération des journalistes népalais, Bishnu Nisthuri. Il a passé vingt et un jours en prison. Au même moment, le directeur de publication d'un hebdomadaire de l'est du pays était interpellé par les forces de sécurité. Il a été relâché une semaine plus tard.
L'armée a libéré, le 1er mars, Dipin Rai, directeur de l'hebdomadaire Mukti Aawaj publié à Jhapa (Ouest). Il a affirmé avoir été libéré sans conditions, mais a refusé de donner des détails sur la nature des interrogatoires menés par les forces de sécurité.
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Trois journalistes libérés, un autre arrêté
Les autorités ont libéré, le 25 février, Bishnu Nishthuri, secrétaire général de la Fédération des journalistes népalais, après vingt et un jours de détention, Khem Bhandari, directeur du quotidien Abhiyan, et Sujeeb Bajracharya, rédacteur en chef du quotidien City Times. Sept autres personnalités, dont un ex-ministre et un ex-ambassadeur, ont été relâchées sur ordre de Baman Prasad Neupane, chef du Bureau de l'administration du district de Katmandou.
Khem Bhandari, détenu depuis le 16 février, a été condamné par les autorités du district de Kanchanpur (est du pays) à payer une amende de cinq mille roupies (50 euros) pour violation de la loi sur la presse.
La veille, Dipin Rai, directeur de l'hebdomadaire régional Mukti Aawaj et responsable local de la Fédération des journalistes népalais, a été arrêté près de son domicile par les forces de sécurité à Jhapa (est du pays). Toutes les publications du district de Jhapa ont été fermées le 1er février, mais Dipin Rai avait relancé son hebdomadaire le 22 février. Le journaliste est détenu depuis le 23 février, à la caserne du bataillon Chaar Aali à Jhapa.
Reporters sans frontières réitère son appel à la libération des neuf journalistes actuellement emprisonnés au Népal.
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22.02.2005
Onze journalistes emprisonnés
Depuis le 1er février 2005, date de la prise du pouvoir par le roi Gyanendra, au moins seize journalistes ont été arrêtés par les forces de sécurité. Six d'entre eux sont toujours détenus. Cinq autres reporters étaient déjà en détention avant le 1er février. Après la Chine, Cuba et l'Erythrée, le Népal est désormais la quatrième plus grande prison du monde pour les journalistes.
Reporters sans frontières réitère son appel à la libération des journalistes emprisonnés pour des délits de la presse. "Tant qu'ils ne seront pas libérés, nous continuerons à demander à la communauté internationale, notamment à l'Union européenne, l'application de sanctions politiques et économiques à l'encontre du Népal", a affirmé l'organisation. Reporters sans frontières regrette notamment que l'Etat utilise des lois d'exception et antiterroriste pour détenir des journalistes.
Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, six professionnels des médias sont détenus au Népal, après avoir été arrêtés sur ordre du palais depuis la proclamation de l'état d'urgence le 1er février dernier. Il s'agit de :
Bishnu Nisthuri, secrétaire général de la Fédération des journalistes népalais, arrêté le 4 février.
Naryan Adhikari, RSS, Kalifa FM et Communication Corner, arrêté le 13 février.
Basanta Parajuli, Gorkhapatra et Synergy FM, arrêté le 13 février.
D. R. Panta, Kantipur, arrêté le 15 février.
Sujeeb Bajracharya, City Times, arrêté le 16 février.
Khem Bhandari, Abhiyan, arrêté le 16 février.
Les forces de sécurité ont utilisé des lois d'exception pour maintenir en détention ces journalistes. Ainsi, Narayan Adhikari et Basanta Parajuli, interpellés dans le district de Chitawan, ont été placés en détention provisoire pour 90 jours en vertu de l'état d'urgence. Les policiers qui les ont arrêtés leur ont reproché d'avoir critiqué les ordres du roi. Leurs familles ont le droit de les voir quotidiennement pendant 10 minutes. A l'extrême ouest du pays, Khem Bhandari, directeur du quotidien local Abhiyan, a été placé en détention pour avoir couvert une manifestation locale de l'opposition. Il avait déjà été interpellé par la police début février.