Quatre ans de prison pour avoir écrit sur Internet : Reporters sans frontières demande la libération de l'écrivain Firas Saad
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Reporters sans frontières dénonce la décision du tribunal de la sécurité de l'Etat de Damas de condamner l'écrivain et poète Firas Saad à quatre ans de prison pour avoir publié de fausses informations sur Internet. Actuellement détenu à la prison de Saydnaya, au nord de la capitale, il est accusé d'avoir porté atteinte "à l'intégrité de l'Etat" et affaibli "le sentiment national".
"Cette condamnation est injuste. Firas Saad a seulement critiqué le régime en place. A travers cette sanction, le gouvernement poursuit sa répression des opposants. Il s'agit d'un moyen supplémentaire pour dissuader les Syriens de s'exprimer et réduire la Toile au silence. Nous condamnons fermement cette décision et demandons aux autorités de le libérer immédiatement", a déclaré l'organisation.
Firas Saad a été interpellé en novembre 2006 en raison des articles qu'il publiait sur des sites Internet syriens, souvent interdits dans le pays. Il a été présenté au tribunal de la sécurité de l'Etat le 24 juin 2006. Son audience a été reportée deux fois. Il a été condamné en vertu de l'article 286 du code pénal disposant qu'une "telle peine est infligée à toute personne qui diffuse des informations jugées fausses ou exagérées, suceptibles d'affaiblir le moral de la nation". L'article incriminé, publié sur le site Internet syrien Al Hiwar Al Moutamaden ("La discussion moderne"), est intitulé "Qu'a fait l'armée syrienne dans la guerre d'Israël contre le Liban ?". Firas Saad y critique le "défaitisme" du régime syrien dans la guerre au Liban de juillet 2006 et qualifie les officiers du gouvernement de personnes "corrompues au possible et qui répriment plutôt que de défendre le Liban".
Firas Saad est un poète syrien, originaire de la ville de Al Lathqiyah (nord-ouest du pays). Il est l'auteur de deux recueils de poèmes ainsi que de nombreux articles sur la situation politique et économique du pays.
La Syrie est l'un des pays les plus répressifs sur Internet. Depuis le 25 juillet 2007, les propriétaires de sites Internet doivent conserver les données personnelles des auteurs d'articles et de commentaires qui y contribuent. Le jeune blogueur Tariq Omar Biasi, 22 ans, a ainsi été arrêté en juillet 2007 car il avait publié un commentaire sur un site Internet très critique vis-à-vis du gouvernement. Il est toujours détenu sans explication du gouvernement. Son procès est prévu courant avril.
Lire l'article de Firas Saad (arabe)
Signez la pétition pour la libération de Tariq Biasi
Publié le
Updated on
20.01.2016