Quatre ans apres la mort d’Anna Politkovskaïa : Amnesty International France et Reporters sans frontières protestent contre « la liberté assassinée » en Russie

A l’occasion du quatrième anniversaire de la mort d’Anna Politkovskaïa, Amnesty International France (AIF) et Reporters sans frontières (RSF) se sont mobilisés le mercredi 6 octobre 2010 pour protester contre « la liberté assassinée » en Russie. Sur le parvis des droits de l’Homme au Trocadéro, soixante militants se sont regroupés à 12h en formation de « tortue romaine », derrière des boucliers illustrés par des lettrages géants « Russie : liberté assassinée ». Autour d’eux, une trentaine de militants brandissaient les portraits emblématiques de militants, avocats, journalistes assassinés. Au-delà de l’hommage rendu à Anna Politkovskaïa et à tous les défenseurs des droits humains assassinés, y compris les journalistes, ce dispositif évoque la solidarité, le combat et la protection. Il symbolise le travail mené par ceux qui continuent de défendre une Russie plus juste malgré les entraves persistantes à la liberté d’expression, pouvant aller jusqu’à l’assassinat. A cet égard, l’année 2009, qui a été marquée par de nombreux assassinats , est particulièrement éloquente. Qu’ils soient journalistes, dirigeants ou membres d’associations, avocats, ou simples militants, leurs activités leur ont coûté la vie. Le climat de persécution perdure et l’impunité triomphe. Tout comme l’assassinat d’Anna Politkovskaïa, pour la plupart de ces crimes, aucune enquête impartiale et indépendante n’a été menée. Les véritables auteurs et commanditaires ne sont pas traduits en justice. Cette action est d’autant plus symbolique que 2010 est l’année croisée de la France et de la Russie, et que la question des droits humains a brillé par son absence dans les programmes officiels. Un vide que AIF et RSF se doivent de combler en témoignant non pas à la place des militants russes mais en solidarité avec leurs actions et en hommage à leur courage. Ainsi, il s’agit pour AIF et RSF : • de dénoncer l’impunité des assassinats de défenseurs et de journalistes et d’exiger que justice leur soit rendue ; • d’appeler les autorités russes à respecter la liberté d’expression telle que garantie par la Constitution russe ; • de soutenir la société civile russe, et de contribuer au renforcement de la visibilité de ses initiatives. Crédits photos : (c) Pierre Payan