Quatre ans après l'assassinat d'Elmar Husseynov tout reste à faire

“Quatre ans après l'assassinat du journaliste d'opposition Elmar Husseynov, ses assassins sont toujours en liberté. Depuis, non seulement cette affaire n'a pas été résolue mais les journalistes et la presse indépendante ont continué à faire l'objet de pressions. Leurs auteurs ne sont en général pas inquiétés, ce qui entretient un climat d'intimidation permanent à l'égard de la presse indépendante ou d'opposition”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 2 mars 2009, en ce quatrième anniversaire de la mort d'Elmar Husseynov, des représentants des médias, des membres du Conseil de la presse, mais aussi des représentants de différents partis politiques, se sont rendus sur la tombe du rédacteur en chef de l'hebdomadaire Monitor. Le père du journaliste assassiné en 2005, Sabir Husseynov a exprimé son inquiétude face à l'incapacité des autorités à traduire en justice les responsables de cet assassinat. Interrogé par l'agence de presse APA, un responsable du ministère de la Sécurité nationale, Arif Babaïev, a assuré que les enquêteurs n'avaient pas négligé l'affaire. Il a précisé que six demandes d'assistance légale avaient été adressées aux autorités de Géorgie, où les enquêteurs se sont rendus à quatre reprises et où deux suspects se cachent. Mais, a précisé Arif Babaïev, Tbilissi refuse de rechercher les deux hommes, détenteurs de la nationalité géorgienne, et de les remettre à la police azerbaïdjanaise. En 2006, lors de sa visite sur la tombe de Elmar Husseynov, Barry Lowencron, secrétaire d'Etat adjoint américain pour la démocratie et les droits de l'homme, avait déclaré que “les attaques menées contre des journalistes comme Elmar Husseynov doivent être interprétées comme des attaques contre la démocratie”. Le 2 mars 2005, le rédacteur en chef de l'hebdomadaire Monitor, très critique à l'encontre des autorités, avait été retrouvé mort dans son appartement, tué par balles. Elmar Husseynov était un journaliste respecté et parmi les plus célèbres de son pays. Ancien ingénieur hydro-électricien, il était devenu journaliste en 1995. Trois ans plus tard, il avait fondé sa propre maison d'édition à Bakou et lancé trois journaux, Bakinski Bulvar, Bakinskie Vedomosti et Monitor, qui se sont vite distingués parmi les plus respectables dans le pays. Le président Ilham Aliev avait qualifié ce meurtre de “provocation” et d'“acte de terrorisme”. En dépit de ces déclarations, l'enquête piétine.
Publié le
Updated on 20.01.2016