Les médias nord-coréens, contrôlés par le régime de Kim Jong-il, ont menacé les radios indépendantes qui diffusent depuis la Corée du Sud et les Etats-Unis des programmes à destination de la population nord-coréenne. Reporters sans frontières dénonce ces pressions intolérables et demande à la communauté internationale de soutenir ces journalistes courageux.
La télévision et l'agence de presse nord-coréennes ont diffusé récemment des messages menaçants à l'encontre des radios indépendantes et internationales qui diffusent des programmes à destination de la population de Corée du Nord.
"Il est insupportable de voir un régime qui n'autorise aucune liberté d'expression se permettre d'employer un ton menaçant à l'encontre de médias qui tentent d'ouvrir une brèche dans le mur de censure. Nous apportons notre soutien aux radios nord-coréennes indépendantes et appelons la communauté internationale, notamment l'Union européenne et les Nations unies, à soutenir ces journalistes et militants courageux", a affirmé Reporters sans frontières.
Le 12 octobre 2006, un présentateur de la télévision nord-coréenne JoongAng Bang Song a dénoncé les activités de la radio FreeNK diffusée sur Internet et par ondes courtes depuis la Corée du Sud. Animée par des réfugiés nord-coréens, la station diffuse quotidiennement une heure de programmes qui dénoncent le régime de Kim Jong-il. La télévision nord-coréenne a indiqué que les activités de FreeNK était une violation, par la Corée du Sud, de la déclaration du 15 juin 2000, signée entre les deux Corée, pour mettre fin notamment à la diffusion de propagande des deux côtés de la frontière.
Au même moment, l'agence officielle KCNA, dont le site Internet est hébergé au Japon, diffusait des déclarations d'un porte-parole anonyme du Conseil de réconciliation nationale, dénonçant les trois radios indépendantes nord-coréennes, notamment celles soutenues par des organisations américaines. L'officiel dénonçait la "farce maladroite" des autorités américaines et demandait aux autorités de Séoul de faire cesser les émissions de radios depuis son territoire.
Depuis la Corée du Sud et les Etats-Unis, les radios telles que FreeNK, Radio Free Chosun et Open Radio for North Korea tentent d'informer leurs compatriotes, malgré le développement extrêmement limité d'Internet et le brouillage des ondes.
Dans un rapport intitulé "Le journalisme au service du totalitarisme", Reporters sans frontières décrivait les campagnes de vérification des postes radio (chaque appareil, mis sous scellés, ne peut être réglé que sur les fréquences des radios officielles) par la police politique nord-coréenne. Malgré cela, un nombre de plus en plus important de transistors entrent par la frontière chinoise. Ils permettent à certains d'écouter les émissions des radios sud-coréennes ou de Radio Free Asia.