Protection urgente pour un journaliste de Rosario victime de menaces attribuées à des narcotrafiquants
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Responsable de la rubrique policière du quotidien La Capital à Rosario, Hernán Lascano a reçu un nouveau message d’intimidation particulièrement inquiétant au cours de la dernière semaine du mois de mars, mentionnant sa propre fille ainsi que ses déplacements quotidiens. Les menaces ont commencé pour le journaliste en 2010, avec la couverture d’une importante affaire de narcotrafic. D’après les sources locales consultées par Reporters sans frontières, seul Hernán Lascano semble visé alors que la même information a été traitée par plusieurs confrères.
“Les autorités de la province de Santa Fe ont mesuré la gravité de la situation. Nous saluons la réaction du gouverneur, Antonio Bonfetti, et du maire de Rosario, Mónica Fein, qui ont personnellement reçu Hernán Lascano le 3 avril pour lui offrir, ainsi qu’à sa famille, toutes les mesures de protection envisageable. Le journaliste bénéficie également du soutien du Syndicat de la presse de Rosario. Ces efforts, conjugués et indispensables, feront-ils pour autant cesser les menaces dont le journaliste est victime ? En apportant à notre tour notre appui à Hernán Lascano, nous espérons que l’enquête sur l’origine des menaces connaîtra bientôt son élucidation”, a déclaré Reporters sans frontières.
Hernán Lascano avait relayé l’enquête sur le démantèlement d’une filière de drogue dans sa région. Un suspect nommé Mario Roberto Segovia avait été arrêté, en 2008, pour le convoi d’une cargaison de 300 kilos d’éphédrine dissimulés dans des paquets de sucre à destination du Mexique. Victime de menaces – assorties d’allusions directes à l’affaire - à partir de 2010, dans un premier temps via son email personnel, Hernán Lascano n’avait pas souhaiter les dénoncer immédiatement, les estimant alors d’une “dangerosité limitée”. Les messages anonymes ont suivi jusqu’en octobre dernier.
Le 29 mars 2012, Mario Roberto Segovia a été condamné par la justice à une peine de neuf ans de prison pour “contrebande aggravée”, “utilisation de faux documents douaniers” et “atteinte à la santé publique”. Or, trois jours avant le verdict, Hernán Lascano a reçu d’une voisine un courrier postal sans mention d’expéditeur, décrivant très précisément des aspects de sa vie privée. “Tu va comprendre ce que c’est que de perdre”, concluait la lettre. Le ministère public a été saisi d’une plainte du journal La Capital.
Bien que moins exposés que leurs collègues d’autres pays de la région, les journalistes argentins doivent eux aussi faire face à la menace du narcotrafic, en particulier dans les provinces frontalières. Cartels de la drogue, groupes paramilitaires financés par le narcotrafic et autres organisations de type mafieux représentent aujourd’hui la principale source de danger physique pour la profession à travers le monde.
Publié le
Updated on
20.01.2016