Héros

Amira Hass

Amira Hass est la seule journaliste juive israélienne à avoir vécu, depuis 1993, parmi les Palestiniens, à Gaza et à Ramallah. Pour elle, c’est aussi nécessaire qu’“enquêter sur la Grande-Bretagne à Londres et sur la France à Paris”. Ses reportages pour le quotidien israélien Ha’aretz, qu’elle qualifie de “non objectifs, comme tout reportage sur des méfaits”, ne lui valent pas que des amis dans les différents camps. Forcée par le Hamas de quitter la bande de Gaza plus tôt en 2008 (mais autorisée à y retourner deux mois plus tard), elle a été détenue en Israël par deux fois en 2008 et 2009, pour être entrée à Gaza sans autorisation et être restée “dans une entité ennemie”. Elle a été poursuivie en 2013 par le Conseil de Yesha (acronyme des colons de Judée, Samarie, Gaza) pour “incitation à la violence” : elle avait écrit que les Palestiniens avaient raison de résister et avaient des raisons de lancer des pierres. En 2009, elle a reçu le Prix RSF-FNAC pour la qualité de son travail pour Ha’aretz pendant et immédiatement après l’opération militaire israélienne “Plomb durci” dans la bande de Gaza, du 27 décembre au 18 janvier 2009. Ce prix venait saluer l’indépendance de son travail et sa liberté de ton. “Etre un journaliste indépendant n’est pas la chose la plus difficile en Israël. Mais pour que cette indépendance soit réelle et efficace, deux conditions doivent être réunis. D’une part un média qui accepte de publier les articles en question, et d’autre part un lectorat. J’ai la chance d’avoir un journal, Haaretz, prêt à publier mes articles, ainsi que le soutien de mes rédacteurs en chef, notamment le directeur de l’information. Concernant la seconde condition, les lecteurs israéliens ont toujours du mal à accepter une version différente de celle donnée par les autorités”, avait-elle alors déclaré.

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