Héros

Ali Lmrabet

Depuis 2005, Ali Lmrabet est un homme muselé dans son pays : il a été condamné à dix ans d’interdiction de l’exercice de la profession de journaliste pour avoir écrit dans un reportage pour El Mundo que les populations sahraouies établies dans les camps de Tindouf en Algérie étaient des “réfugiés” et non des “séquestrés”, discours qui va à l’encontre de celui des autorités marocaines. Peine qui n’existe nulle part dans le code pénal marocain. En 2003, la publication, dans son hebdomadaire Demain, de caricatures sur la monarchie et la reproduction d’un entretien avec un ancien prisonnier de gauche dans lequel il affirmait être “républiquain”, lui avait déjà valu d’être condamné à trois ans de prison ferme pour “atteinte au respect dû au roi”. Après huit mois d’incarcération et une grêve de la faim de 50 jours, il a été libéré en janvier 2004 sur grâce de Mohammed VI. Aujourd’hui, ce journaliste indépendant vit à Tétouan. Il anime depuis 2011 le site Demain online, bravant l’interdiction qui lui a été faite. “Sans censure ni autocensure autre que celle qui touche à l’honneur et à la dignité des personnes”, comme il le revendique.

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