Procès Hrant Dink : des conditions incompatibles avec une justice sereine et impartiale
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Reporters sans frontières exprime sa consternation devant les conditions dans lesquelles s'est déroulée la dernière audience du procès des assassins présumés du journaliste Hrant Dink.
"Les conditions et le contenu des débats sont en parfaite contradiction avec la sérénité et l'impartialité nécessaires à la justice. Les attaques verbales des présumés assassins et de leurs avocats à l'encontre de la famille du journaliste sont intolérables. Les juges doivent faire preuve de plus de fermeté notamment face aux dérapages des avocats de la défense", a déclaré l'organisation de défense de la liberté de la presse.
Le 26 janvier 2009, la huitième audience du procès des assassins présumés du journaliste turc d'origine arménienne, Hrant Dink, s'est déroulée devant la 14e chambre de la cour d'assises d'Istanbul. L'audience a été marquée par l'attitude violente des deux présumés assassins, Ehran Tuncel et Yasin Hayal, qui ont échangé des coups. Le président de la cour, Ekran Çanak, a exclu, à deux reprises, Yasin Hayal après qu'il a proféré des injures racistes à l'encontre du journaliste assassiné et de sa famille. Maître Fuat Turgut, l'avocat de Yasin Hayal, a lui aussi tenu des propos racistes. La famille Dink a préféré quitté l'audience.
Au cours de cette audience, deux des vingt suspects, Mustafa Öztürk et Zeynel Abidin Yavuz, ont été disculpés. Le tribunal a décidé de les libérer, après vingt-cinq mois de détention. Ogün Samast, le présumé tireur, n'a, pour la seconde fois, pas assisté à l'audience pour des raisons de santé.
Le président de la cour a mentionné un rapport des services du Premier ministre, Reycep Tayyip Erdogan, qui fait état du manque grave de coopération entre la police d'Istanbul, ville où le crime a eu lieu, et la police de Trabzon, d'où il a été commandité. Le rapport souligne aussi les importants dysfonctionnements des services de renseignements locaux et nationaux.
Le procès des assassins présumés de Hrant Dink s'est ouvert en juillet 2007. Le directeur du journal Agos a été tué de plusieurs coups de feu le 19 janvier 2007. Il a, tout au long de sa carrière, mené un combat acharné pour la reconnaissance du génocide arménien et a été récompensé notamment du prix Henri Nannen pour la liberté de la presse.
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Updated on
20.01.2016