Procès d'Ech-Chourouk : la cour d'appel d'Alger rend un jugement mitigé

Reporters sans frontières accueille avec soulagement le jugement rendu en appel le 4 avril 2007 par la cour d'appel d'Alger. Cette décision vient clore le procès en diffamation engagé par le président lybien Mouammar Kadhafi contre les journalistes Ali Fodil et Naïla Berrahal du quotidien arabophone algérien Ech Chourouk. La cour a décidé en effet de ne pas suivre le réquisitoire sévère du procureur de la République. Elle n'a pas suspendu la publication du journal et a condamné les journalistes à six mois de prison avec sursis, contre six mois ferme prononcés en première instance. “Les peines requises par le procureur était démesurées et inacceptables. Mais une condamnation avec sursis n'en demeure pas moins une atteinte grave au droit de la presse. Ces six mois d'emprisonnement pèseront toujours sur ces deux journalistes et les entravent dans leur liberté d'expression. Nous en profitons pour redemander la dépénalisation des délits de presses” a déclaré l'organisation. En octobre 2006, le président libyen avait déposé une plainte pour diffamation à l'encontre de Ali Fodil et Naïla Berrahal. Il réagissait ainsi à deux articles publiés en août 2006 qui, selon lui “portaient atteinte à sa personne, à l'Etat libyen et à la sécurité des Etats algérien et libyen”. Après une première condamnation à six mois de prison ferme, les journalistes avaient fait appel. Le procureur avait alors requis douze mois de prisons ferme et 500 000 dinars d'amende. Reporters sans frontières s'était alors indignée de la lourdeur injustifiée de ce réquisitoire. Le 4 avril 2007, la cour d'appel d'Alger a finalement décidé de condamner les journalistes à six mois de prison avec sursis et une amende réduite à 50 000 dinars (550 euros).
Publié le
Updated on 20.01.2016