Prix Bayeux - Mémorial des reporters

La stèle 2011 du Mémorial des reporters sera dévoilée officiellement, le 13 octobre 2012, à Bayeux, en présence de Christophe Deloire, directeur général de Reporters sans frontières, de Patrick Gomont, maire de la ville, ainsi que des collaborateurs et proches de Gilles Jacquier et Rémi Ochlik. A l’occasion de cette cérémonie, un hommage sera rendu aux journalistes locaux et aux grands reporters qui ont payé de leur vie leur engagement en faveur de la liberté de l'information.

Gilles Jacquier, reporter pour France 2, lauréat du Prix Bayeux-Calvados en 2002 et en 2010, a été le premier journaliste français tué en Syrie depuis le début de l’insurrection. En reportage pour l’émission Envoyé Spécial, il a été victime d’un tir d’obus à Homs.
Rémi Ochlik, photoreporter pour l’agence IP3 Press est tombé aux côtés de Marie Colvin, journaliste américaine du Sunday Times, lors d’intenses bombardements qui ont touché le quartier de Baba Amr, à Homs.

Le Mémorial des reporters inaugure chaque année une nouvelle stèle portant les noms des journalistes tués dans le cadre de leurs fonctions. Réalisé par la ville de Bayeux, en collaboration avec Reporters sans frontières, il est constitué d’une promenade paysagère ponctuée de pierres blanches sur lesquelles ont été gravés les noms de ces journalistes.

L’année 2011, marquée par les révolutions arabes et les contestations populaires, présente un lourd bilan pour la presse. Parmi les 67 journalistes qui ont perdu la vie dans l'exercice de leurs fonctions, soit 9 de plus que l’année précédente, 20 ont trouvé la mort au Moyen-Orient, soit deux fois plus qu'en 2010. Pour la deuxième année consécutive, le Pakistan s'est distingué en tant que pays le plus meurtrier au monde pour les journalistes avec 10 tués.

Le danger était bel et bien dans la rue, et surtout dans les manifestations qui ont souvent donné lieu à des heurts violents avec les forces de l’ordre ou dégénéré en conflits. De la place Tahrir au Caire à la capitale du Yémen, de Mogadiscio aux zones métropolitaines des Philippines, l’année 2011 a, plus que jamais, démontré combien le métier de journaliste en période d’instabilité politique est risqué. La tendance semble se confirmer. Au moins 50 journalistes ont déjà perdu la vie depuis le début de l’année 2012 en raison de leurs activités.

“Jamais le travail des journalistes et reporters n’aura autant gêné les ennemis des libertés. Jamais ils n’auront autant eu besoin de notre soutien" a déclaré Christophe Deloire. "Reporters sans frontières n'est pas qu'un observateur de la liberté de la presse dans le monde”, a-t-il ajouté. “Nous mettons tout en oeuvre pour aider concrètement les acteurs de l'information où qu’ils se trouvent.”

Face à l’intensité des violences commises contre les professionnels des médias, Reporters sans frontières a notamment mis en place un dispositif de sécurité pour les journalistes partant en reportage à l’étranger :
- une hotline “SOS presse” gratuite pour les journalistes en difficulté,
- des solutions d’assurance adaptées et accessibles,
- des prêts de casques et gilets pare-balles
- un Guide pratique du journaliste,
- un soutien psychologique
- des informations sur les stages de préparation aux zones de conflits proposés par le ministère de la Défense

Pour financer ses actions et donner du poids à son engagement, l'organisation publie trois albums de photographies par an. Les recettes lui sont intégralement reversées. Le dernier album 100 photos de Steve McCurry pour la liberté de la presse est actuellement disponible en kiosques et librairies. Il sera vendu sur le stand de Reporters sans frontières lors du salon du livre du Prix Bayeux.

Le samedi 13 octobre - 14h30 Boulevard Fabian Ware (Accès rue de Verdun)
Publié le
Updated on 25.01.2016