Prison avec sursis pour le directeur de L'Autre Observateur

Le tribunal correctionnel de Niamey a condamné Ibrahim Manzo, directeur de publication de l'hebdomadaire privé L'Autre Observateur, à une peine d'un mois de prison avec sursis et une amende de 50 000 francs CFA (plus de 76 euros) pour avoir diffamé Moussa Dan Foulani, un homme d'affaires proche du président nigérien Mamadou Tandja. D'autre part, le tribunal, qui a rendu son jugement le 20 février 2006, a demandé au journaliste de payer un franc CFA symbolique à la partie civile et de publier le jugement dans les trois prochaines éditions de son hebdomadaire. Ibrahim Manzo a été remis en liberté à l'issue de l'audience. --------------- 16.02.06 - Le directeur de L'Autre Observateur en prison pour diffamation : Reporters sans frontières réitère son appel à la dépénalisation des délits de presse Reporters sans frontières demande à la justice de faire preuve d'équité en rendant son verdict à l'encontre d'Ibrahim Manzo, directeur de l'hebdomadaire privé L'Autre Observateur, détenu à la prison civile de Niamey depuis le 2 février 2006. Poursuivi pour « diffamation », il risque deux mois de prison. Si les juges estiment que le journaliste est coupable et qu'il ne doit pas être acquitté, l'organisation les exhorte à ne pas prononcer de peine de prison, mais à privilégier une peine adaptée au délit, allant de l'amende à la publication judiciaire. D'autre part, l'organisation demande que le journaliste soit mis en liberté dans l'attente de son verdict. « La diffamation n'a jamais été réparée par une peine de prison, a déclaré Reporters sans frontières. Faut-il rappeler une fois de plus que les autorités nigériennes avaient souscrit à l'engagement de dépénaliser les délits de presse en 2004, suite à la mise en cause d'un autre journaliste pour diffamation ? Pour ne plus avoir à se retrouver face à des situations injustes comme celle que vit Ibrahim Manzo, il est important que la loi sur les délits de presse soit réformée rapidement. » Ibrahim Manzo est poursuivi pour un article dans lequel Dan Foulani, un homme d'affaires proche du président nigérien Mamadou Tandja, était accusé d'avoir vendu une arme qui aurait ensuite servi à un braquage. L'article, paru en décembre 2005, rapporte les propos d'un prévenu tenus lors d'un procès au tribunal correctionnel de Niamey. Selon un journaliste nigérien interrogé par Reporters sans frontières, le véritable coupable serait en réalité un homonyme de Dan Foulani, Ibrahim Manzo ayant confondu les deux personnes. Interpellé le 2 février, le directeur de L'Autre Observateur est, depuis, incarcéré à la prison de Niamey. Le procureur a requis, le 6 février, à l'issue du procès, deux mois de prison ferme et 50 000 FCFA (près de 76 euros) d'amende contre Ibrahim Manzo. Le verdict du jugement sera rendu public le 20 février.
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Updated on 20.01.2016