Prison avec sursis et amende pour un journaliste de L'Union
Organisation :
Le journaliste du quotidien L'Union, Jonas Moulenda, a été condamné, le 9 juin 2010 par le tribunal correctionnel de Libreville, à trois mois de prison avec sursis et à 500 000 FCFA (760 euros) d'amende pour "diffamation". Le directeur de publication du journal, Albert Yangari, convoqué dans cette même affaire, a été relaxé. Ils étaient accusés par l'ex-directeur général du Conseil gabonais des chargeurs (CGC) d'avoir publié un article jugé diffamatoire.
"J'avais confiance dans la justice gabonaise. Au cours des débats contradictoires, la partie adverse n'a pas réussi à prouver la diffamation. Le parquet n'a retenu aucune charge contre nous. J'étais persuadé qu'il y aurait un non-lieu. Je suis très déçu de la décision que le tribunal a rendu", a déclaré Jonas Moulenda à Reporters sans frontières.
"Je suis condamné pour un délit qui n'est même pas fondé. Je sais que je suis un journaliste qui dérange. J'ai déjà reçu plusieurs menaces de mort pour lesquelles j'ai porté plainte. Les autorités gabonaises restent muettes. Je suis en danger", a ajouté le journaliste qui a fait appel de la décision.
Reporters sans frontières s'étonne du verdict rendu par le tribunal. "Nous espérons que lors de son procès en appel Jonas Moulenda sera relaxé, tout comme l'a été le directeur de publication de L'Union", a déclaré l'organisation.
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25.03.2010 - Des membres du journal l'Union convoqués trois fois en justice pour la même affaire
Reporters sans frontières exprime son incompréhension face à l'acharnement infondé dont sont victimes le journaliste Jonas Moulenda et Albert Yangari, le directeur de publication et de rédaction du journal l'Union. Ils sont convoqués pour la troisième fois en justice suite à une plainte d'Alfred Nguia Banda, qui s'estime diffamé. Ce dernier était le directeur général du Conseil gabonais des chargeurs (CGC), entité responsable du trafic maritime gabonais.
" Dans l'article incriminé, à aucun moment le nom du plaignant n'est évoqué et l'auteur ne fait que proposer une hypothèse. Le caractère diffamatoire de l'article est totalement infondé. Nous demandons à la justice gabonaise de faire preuve de clairvoyance. D'autre part, les autorités doivent assurer la sécurité de Jonas Moulenda et mener une enquête sérieuse puisqu'il est actuellement la victime d'inquiétantes menaces et qu'il a porté plainte à ce sujet," a déclaré l'organisation.
Monsieur Moulenda a exprimé son "étonnement et son inquiétude" face à l'immobilisme et au mutisme des autorités concernant sa requête.
L'article concerné a été publié dans l'édition du week-end du journal l'Union le 28 et 29 novembre 2009 et traitait de l'assassinat du nouveau directeur général du CGC, René Ziza, poignardé en pleine rue, dans le quartier de Saint-Benoît, à Libreville, le 25 novembre. Compte tenu des circonstances du meurtre, l'auteur se permettait, à juste titre, de soulever la question des responsables de l'assassinat. Il ne faisait que supposer que ce meurtre pourrait être lié à un audit commandé par René Ziza et s'en remettait à la police judiciaire pour tirer les conclusions de cette affaire.
Après que la procédure engagée par Alfred Nguia Banda a été déclarée nulle lors de la première citation, le 22 février, elle avait été annulée la deuxième fois, le 15 mars, car la partie plaignante ne s'était pas présentée au tribunal. La prochaine audience est prévue pour le 29 mars.
Publié le
Updated on
20.01.2016