Reporters sans frontières condamne l'agression commise, le 28 octobre, contre des journalistes du quotidien régional Notitarde par des étudiants de l'université de Carabobo à Valencia (ouest de Caracas). Les assaillants étaient armés et l'épisode est survenu après la découverte d'explosifs sur le campus.
Reporters sans frontières condamne fermement la prise d'otages et l'agression dont ont été victimes, le 28 octobre 2005, Alecia Rodríguez del Valle, Dorian González, du quotidien régional Notitarde, et leur chauffeur Jair Hurtado, au cours d'un reportage sur le campus de l'université de Carabobo à Valencia (ouest de Caracas).
« Il est étonnant que des armes à feu et des explosifs circulent sur un campus. Il est encore plus étonnant que les autorités universitaires aient pris si tardivement la mesure de la situation. Nous espérons qu'une enquête approfondie sanctionnera les auteurs de l'agression contre l'équipe de Notitarde, et déterminera les responsabilités et les négligences à l'origine d'un tel climat de violence », a déclaré Reporters sans frontières.
Dans la matinée du 28 octobre, cinq explosifs artisanaux ont été découverts sur le campus de l'université de Carabobo. L'un de ces explosifs, dissimulé près des locaux du rectorat, a fonctionné sans faire de dégâts ni de victimes. La petite bombe contenait des tracts hostiles au gouvernement d'Hugo Chávez, frappés du slogan « Non au communisme castro-chaviste ». La veille, la rectrice de l'université avait reçu des menaces téléphoniques faisant allusion à cet attentat.
Le jour même, Alecia Rodríguez del Valle, les photographes Dorian González et Fernando Aguirre, de Notitarde, et leur chauffeur Jair Hurtado se sont rendus à la faculté des sciences économiques et sociales où quatre des cinq explosifs avaient été découverts. Une bagarre entre étudiants a éclaté peu avant l'arrivée des journalistes. Dorian González a commencé à prendre des clichés de la scène, mais plusieurs étudiants, s'apercevant qu'ils étaient photographiés, ont tenté de s'en prendre au photographe. Certains portaient des armes de poing, a confirmé Notitarde à Reporters sans frontières. Dorian González a réussi à s'enfuir, ainsi que son collègue Fernando Aguirre.
Les étudiants armés ont alors pris en otages la journaliste et le chauffeur et les ont menacés de mort. Alecia Rodríguez del Valle a été relâchée après avoir dit qu'elle appartenait à un journal d'un autre Etat. La journaliste a ensuite tenté d'obtenir la libération du chauffeur par portable. Un étudiant l'a avertie : « Tu as cinq minutes pour me livrer le photographe ou les clichés, sans quoi tu en subiras les conséquences. » Jair Hurtado a finalement été libéré au bout d'une demi-heure de négociations.