Pris pour cibles par l’armée régulière, l’Armée syrienne libre et les forces du PYD, les acteurs de l’information pris en étau
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D'après l'agence de presse officielle Sana, un journaliste de la télévision d'Etat syrienne, Bassel Tawfiq Youssef, a été tué, le 21 novembre 2012, dans le quartier de Tadamoun, au sud de Damas. Sana impute sa mort à des "terroristes". De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) affirme que le journaliste été tué par balles par des rebelles qui l'accusaient d'appartenir aux "chabbihas", les milices civiles du régime.
Par ailleurs, d’après le réseau Syria Stamp, cité par la Syrian Journalistic Association (SJA), le citoyen-journaliste Hozan Abdel Halim Mahmoud, membre du réseau Syria Stamp, a été tué le 20 novembre 2012 à Ras Al-Ain (Al-Hasaka) par les forces de sécurité du parti kurde Parti de l’Union démocratique (PYD), alors qu’il filmait les affrontements entre l’Armée syrienne libre et le PYD. Il avait été très actif dans la couverture des manifestations à Qamishli. Dans la même ville, la veille, Abed Khalil, Président du Conseil municipal kurde, journaliste de profession, avait été tué par un sniper de l’Armée syrienne libre, dans le cadre de ces affrontements.
Le 18 novembre, Mohammed Al-Khalid, citoyen-journaliste originaire de Homs, a été exécuté par le bataillon Namr de la brigade Diraa Al-Shahba à Alep, du fait de ses critiques répétées de la gestion, par ce bataillon, de la ville.
La SJA indique qu’Abdullah Hassan Kaake, militant de l’information, a été tué, sous la torture, par les services de renseignements militaires à Alep, le 17 novembre 2012. Il est le frère d’Abdel Ghani, également citoyen-journaliste, et d’Ahmed Kaake, qui ont tous deux trouvé la mort depuis le début du soulèvement.
Reporters sans frontières rappelle, que depuis le début du conflit, au moins 15 journalistes et 41 citoyens-journalistes ont été tués en Syrie dans le cadre de leurs activités de collecte et de diffusion de l’information.
Par ailleurs, le 19 novembre 2012, Mohammad Al-Zaher, citoyen-journaliste plus connu sous le nom d’Abu Nasser Na’imi, a été tué dans un bombardement d’Al-Bouaida, banlieue de Damas. Le 16 novembre, Mustafa Kerman, militant de l’information à Alep, a été mortellement blessé dans le bombardement du quartier Al-Bustan Al-Qassir à Alep.
L’organisation salue la libération, le 17 novembre dernier, du journaliste turc, Cüneyt Ünal, enlevé le 20 août à Alep. Trois journalistes étrangers sont toujours portés disparus, ou aux mains de leurs ravisseurs :
* Le 9 octobre 2012, une faction de l’Armée syrienne libre a kidnappé la journaliste ukrainienne Ankhar Kochneva, qui collabore avec de nombreux médias russes, notamment comme interprète. Ankhar Kochneva a pu confirmer son enlèvement, le 9 octobre, par téléphone. Les 12 et 13 octobre, elle a contacté la chaîne russe NTV, média pour lequel elle sert d’interprète. Le 8 novembre dernier, une vidéo de la journaliste a été publiée, dans laquelle elle demande aux autorités ukrainiennes, russes et syriennes d’accéder aux demandes de ses ravisseurs.
* Le journaliste jordanien de la chaîne Al-Hurra, Bashar Fahmi Al-Kadumi, a disparu à Alep, le 20 août 2012. Une fois libéré, son confrère Cüneyt Ünal a déclaré que Bashar avait été blessé à l’abdomen par le tir d’un sniper de l’Armée syrienne libre.
* Austin Tice, journaliste américain collaborant avec le Washington Post, Al-Jazeera English et McClatchy, a disparu depuis le 13 août 2012, alors qu’il couvrait les événements dans la banlieue de Damas. Le 26 septembre 2012, une vidéo le montrant aux mains de djihadistes a été postée sur Internet. Il s’agit de la seule preuve de vie depuis sa disparition, mais elle ne donne aucune indication sur le lieu actuel de sa détention, ni sur l’identité exacte de ses ravisseurs et la nature de leurs revendications. Le 12 novembre, ses parents ont organisé une conférence de presse à Beyrouth afin de demander sa libération.
Publié le
Updated on
20.01.2016