Premier pays à interdire une application de Blackberry

Le 7 avril 2010, le ministère de la Culture et de l'Information a interdit les groupes de discussions sur les téléphones portables Blackberry, menaçant de poursuites juridiques les contrevenants. Muhannad Suleiman, journaliste à Bahreïn qui relayait gratuitement, grâce à son application "Urgent News", des informations quotidiennes provenant des six principaux journaux quotidiens du pays, a été contraint d'arrêter de transmettre ces brèves. "Ceci constitue une atteinte de front à la liberté d'information. Le Bahreïn n'en est pas à son premier fait d'arme en matière d'atteinte à la liberté de la presse et multiplie les mesures inventives pour censurer les médias. Nous demandons au Bahreïn de mettre un terme aux pressions continues visant Internet et désormais la téléphonie mobile. Le fait que l'interdiction porte sur une application de téléphone est très préoccupant", a déclaré Reporters sans frontières. Le sous-secrétaire adjoint pour la presse et les publications, Abdullah Yateem, a justifié cette interdiction en soulignant que certains journaux et groupes de diffusion de téléphones n'étaient pas habilités par le pouvoir en place. Il s'est dit soucieux de l'impact sur la population de ces informations, du "chaos et de la confusion" qu'elles provoquent sur les lecteurs. Les groupes de discussion étaient devenus très populaires au Bahreïn. Ils permettaient d'échanger diverses informations entre les utilisateurs, par exemple, sur l'état du trafic routier, sur la présence de radars, de la publicité, des sermons religieux, des expositions culturelles, des versets coraniques, etc. Onze mille personnes recevaient les "Urgent News". Le gouvernement se bornait jusque-là à bloquer des sites Internet : une centaine de sites Internet ont déjà été censurés, notamment l’Arabic Network for Human Rights Information (ANHRI) et le Centre du Bahreïn pour les droits de l'homme. Le Bahreïn fait partie de la liste des "pays sous surveillance" publiée par Reporters sans frontières. (Voir le rapport sur les ennemis d'Internet : http://fr.rsf.org/web-2-0-versus-control-2-0-18-03-2010,36696.html)