Poursuite des incarcérations de journalistes palestiniens

Reporters sans frontières déplore le verdict prononcé par un tribunal militaire israélien qui a condamné le journaliste Suhaib Al-Assa à quatre mois de prison ferme et à une amende de 3 000 shekels (environ 600 euros). “Nous condamnons l’opacité de la justice militaire israélienne qui garde secret l’acte d’accusation ou les preuves dans l’affaire Suhaib Al-Assa. Les droits de la défense doivent être respectés”, a déclaré l’organisation. D’après Ma’an News Agency, le 5 février dernier, les forces israéliennes ont investi le domicile du journaliste, dans le village d’Al-Ubeidiya, à proximité de Bethléem, avant de le transférer à la prison d’Ashkelon. Les soldats ont saisi son ordinateur personnel ainsi que son téléphone portable. Suhaib Al-Assa travaillait pour Radio Bethlehem 2000. Au lendemain de la “journée des prisonniers” palestiniens en Israël, le 17 avril 2012, Reporters sans frontières souhaite attirer l’attention sur le sort des journalistes palestiniens arrêtés et détenus par les autorités israéliennes. Au mépris des droits les plus élémentaires, la détention administrative - héritée de l’époque du mandat britannique - est régulièrement invoquée pour emprisonner arbitrairement les journalistes palestiniens. Cette mesure reconductible tous les six mois permet aux autorités israéliennes de garder des détenus sans qu’aucune accusation soit portée contre eux. Certains activistes et journalistes palestiniens sont ainsi incarcérés plusieurs années sans qu’ils soient jugés. Plus de 320 palestiniens, dont des journalistes, sont actuellement placés en détention administrative. Quand les professionnels de l’information sont jugés, c’est généralement devant un tribunal militaire. L’organisation appelle les autorités israéliennes à juger les journalistes palestiniens devant les tribunaux civils, dans le respect des droits de la défense, et à les libérer en cas d’absence de motifs valables. Voici une liste non exhaustive de journalistes palestiniens actuellement emprisonnés : Walid Khaled, directeur du journal Falasteen, arrêté le 8 mai 2011 à proximité de Salfit (au nord-ouest de la Cisjordanie) par les forces israéliennes. Placé en détention administrative depuis, ce journaliste n’en est pas a son premier emprisonnement : il aura passé en tout 16 ans dans les prisons israéliennes. Raed Al-Sharif, journaliste pour une radio locale à Hébron (au sud de la Cisjordanie), arrêté le 14 novembre 2011. Depuis, son procès est sans cesse reporté. Il est actuellement détenu à la prison centrale israélienne de Ofer. Nawaf Al-Amer, directeur des programmes de la chaîne satellitaire Al-Quds, arrêté le 28 juin 2011 à son domicile au sud-ouest de Naplouse (au nord de la Cisjordanie). Sa détention administrative a été renouvelée en janvier 2012. Amin Abd Al-Aziz Abou Warda, reporter pour le Palestinian News Network et pour le journal émirati Al-Khalij, a été arrêté le 28 décembre 2011 à Naplouse, et placé en détention administrative. Amer Abd Al-Halim Abou Ourfa, reporter pour Shehab News Agency, a été arrêté à Hébron le 21 août 2011. Depuis cette date, il est sous détention administrative. Hamza Slimane Barnat, photographe condamné, début mars 2012, à 18 mois de prison et 5000 shekels d’amende (soit près de 1000 euros) pour ses activités contre le mur de séparation israélien, au sein de l’association “Amis de la justice et de la liberté”. A l’âge de 17 ans, il avait déjà purgé une peine de 9 mois de prison pour son activisme.
Publié le
Updated on 20.01.2016