Peines de prison confirmées en appel contre des opposants chiites et procès en série contre les photographes
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Le 27 septembre 2011, un tribunal d’exception a confirmé en appel les peines de prison, prononcées en première instance le 22 juin dernier, à l’encontre de 14 opposants chiites, parmi lesquels le blogueur Abdeljalil Al-Singace, condamné à la prison à perpétuité. Ils ont été reconnus coupables d'avoir "formé et dirigé un groupe terroriste visant à changer la Constitution et le régime monarchique (...) par la force", "d'avoir été en contact avec un groupe terroriste à l'étranger, qui agit dans l'intérêt d'un pays étranger en procédant à des actes hostiles au royaume de Bahreïn" et d'avoir procédé à une "collecte de fonds pour ce groupe". Les sept autres activistes jugés par contumace ne peuvent faire appel à moins de se rendre aux autorités.
“Reporters sans frontières dénonce un procès à charge, devant une instance devenue incompétente depuis la levée de l’état d’urgence le 1er juin dernier. Nous demandons à nouveau la libération de tous les prisonniers de conscience du pays. La situation de la liberté de la presse au Bahreïn ne montre aucune amélioration. Le gouvernement bahreïni utilise les condamnations d’opposants pour faire taire toutes les voix dissidentes”, a déclaré l’organisation.
La liste des exactions à l’encontre des blogueurs et journalistes continue de s’allonger. Les autorités ont une fois encore, fait obstacle à la libre circulation de l’information, en refusant l’entrée du territoire à une équipe d’Al-Jazeera, qui venait couvrir les élections législatives partielles du 24 septembre 2011.
Elles ont également empêché AbdulJalil Khalil, ancien député du parti d’opposition Al-Wefaq, de donner des interviews à la BBC, à Al-Masar et à Al-Hiwar, en interrompant ses appels téléphoniques le jour des élections.
Par ailleurs, quatre photographes ont été convoqués devant les tribunaux civils, après avoir été précédemment jugés dans des tribunaux militaires. Aucun d’entre eux n’a eu accès à un avocat, ni durant les interrogatoires ni au cours de leur premier procès.
Mohamed Al-Aradi et Zuhair Aoun Al-Shama'a seront jugés respectivement les 20 et 22 novembre 2011 pour la couverture d’un marche rassemblement autorisé, et pour “incitation à la haine du régime à travers la publication de photos sur Internet”.
Mojtaba Salmat sera, quant à lui, jugé le 14 novembre prochain. Il est accusé d’avoir pris des photos pour des chaîne étrangères, et d’avoir participé à des manifestations non autorisées.
Mohammed Al-Sheikh passera, lui aussi, devant la justice le 23 octobre 2011 pour avoir photographié des marches interdites et pour l’incitation à la haine du régime en diffusant des photos portant préjudice au royaume sur Internet. Il est également jugé pour les avoir transmises à des agences étrangères.
Reporters sans frontières exige l’abandon complet des charges pesant à leur encontre et leur libération dans les plus brefs délais. Le 20 septembre dernier, l’organisation avait adressé une lettre à Dr. Salah Ali Mohamed Abdulrahman, président de la commission des affaires étrangères, de la défense et de la sécurité nationale, afin de lui demander la libération de tous les dissidents. Le courrier est, pour le moment, resté sans réponse.
Le 19 septembre, l’organisation avait adressé un courrier à M. Bassiouni, président de la commission d’enquête internationale, mandatée par le roi Hamad bin Issa Al-Khalifa, au sujet des exactions commises à l’encontre des journalistes et des nombreuses violations de la liberté de la presse au Bahreïn après le début du mouvement d’insurrection populaire.
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Updated on
20.01.2016