Reporters sans frontières salue avec une grande joie la libération du fondateur et directeur du quotidien indépendant For Di People, Paul Kamara (à droite sur la photo), après quatorze mois de prison, appelant le gouvernement de Sierra Leone à clore le chapitre de la répression contre la presse indépendante et à tenir ses engagements démocratiques.
Reporters sans frontières salue avec une grande joie la libération du fondateur et directeur du quotidien indépendant For Di People, Paul Kamara, après quatorze mois de prison, appelant le gouvernement de Sierra Leone à clore le chapitre de la répression contre la presse indépendante et à tenir ses engagements démocratiques.
« Après plus d'un an d'attente et de souffrance, Paul Kamara va enfin pouvoir retrouver sa famille et son journal, a déclaré Reporters sans frontières. Nous espérons que cette journée marquera la fin d'une époque sombre pour la presse du pays. Les promesses de réforme de la loi sur la presse, faites début octobre par le président Ahmad Tejan Kabbah, doivent être désormais traduites en actes. La Sierra Leone ne pourra pas endurer sans dommages irréversibles de nouvelles atteintes graves à la liberté de la presse comme l'emprisonnement d'un des journalistes les plus respectés du pays. »
Le 29 novembre 2005, le fondateur et directeur du quotidien For Di People, Paul Kamara, a été acquitté et libéré par la cour d'appel de Freetown, qui a cassé la décision du juge Bankole Rachid du 5 octobre 2004, condamnant le journaliste à deux peines de 24 mois de prison pour « diffamation séditieuse ». Immédiatement incarcéré à la prison de Pademba Road, à Freetown, Paul Kamara avait interjeté appel de ce jugement le 23 octobre 2004. Le journaliste, souriant, a quitté libre la cour d'appel de Freetown, en compagnie de sa femme, sa fille, le personnel de son journal, des confrères et son avocat.
Depuis son incarcération, Reporters sans frontières avait lancé de nombreux appels à la libération immédiate de Paul Kamara, condamné en vertu d'une loi liberticide datant de 1965, dite « Public Order Act », dans un procès qui l'opposait au chef de l'Etat. Le président Ahmad Tejan Kabbah avait attaqué le journaliste en justice, après la publication dans l'édition du 3 octobre 2003 de For Di People d'un article intitulé : « Speaker of Parliament challenge ! Kabbah is a true convict ! » (« Défi au porte-parole du Parlement ! Kabbah est un vrai inculpé ! »). Celui-ci rapportait qu'en 1968, une commission d'enquête avait reconnu l'actuel chef de l'Etat, alors secrétaire permanent au ministère du Commerce, coupable de fraudes. For Di People avait alors qualifié d'anticonstitutionnelle la position du porte-parole du Parlement, selon laquelle le statut du président de la République lui garantit l'impunité contre toute condamnation.