Ouverture du procès en appel de deux journalistes du quotidien Mukhalifat

Ouverture du procès en appel de deux journalistes du quotidien Mukhalifat Le procès en appel de Yashar Agazadeh et Rovshan Kabirli, journalistes du quotidien Mukhalifat, s'ouvre le 4 juillet 2007. Le 20 mai, en première instance, le correspondant du journal et son collègue avaient été condamnés à deux ans et demi de prison pour diffamation à l'égard de Djalal Aliev, l'oncle du président, dans un article qui dénonçait sa probable corruption. En signe de protestation, Yashar Agazadeh a entamé une grève de la faim en prison. “Reporters sans frontières appelle les autorités judiciaires à reconsidérer le verdict initial. Il est urgent de réformer le cadre législatif afin que des journalistes ne soient plus condamnés à des peines de prison disproportionnées”, a déclaré l'organisation de défense de la liberté de la presse. ------------------------------------------------------------- Nouvelle vague de répression contre la presse d'opposition Reporters sans frontières dénonce avec la plus grande fermeté les récentes restrictions et répressions commises par les autorités envers les médias indépendants. “Nous sommes très préoccupés et espérons que Ramiz Mehdiyev, chef de l'administration présidentielle, changera rapidement de discours et prendra toutes les mesures nécessaires pour que la liberté d'expression devienne effective. Il est impensable qu'un des plus hauts représentants de l'Etat puisse soutenir publiquement une position démentie quotidiennement, à savoir que la presse ne subit aucun type de pression”, a déclaré l'organisation. Le gouvernement d'Azerbaïdjan a en effet démenti, le 23 mai 2007, restreindre la liberté de la presse, estimant que les récents emprisonnements de journalistes étaient justifiés et que les critiques internationales croissantes à ce sujet n'étaient pas fondées. "Il y a une presse indépendante et la liberté de parole (existe) en Azerbaïdjan", a déclaré Ali Hasanov, un proche conseiller du président Ilham Aliev, en marge d'une conférence sur les démocraties en transition. "L'opinion de certaines organisations non gouvernementales selon lesquelles il y a des pressions sur la presse en Azerbaïdjan sont subjectives", a-t-il ajouté. La fermeture, le 20 mai 2007, des bureaux de deux journaux d'opposition, l'un de langue russe Realny Azerbaïdjan et l'autre en azerbaïdjanais Gundalik Azerbaijan, est l'exemple le plus récent de cette répression. Officiellement, cette mesure a été prise par le ministère des Situations d'urgence en raison des problèmes de sécurité posés par le système électrique et les procédures d'évacuation des bâtiments. Mais pour le rédacteur en chef de Realny Azebaijan, Uzeyir Jafarov, "la véritable raison réside dans l'activité de nos journaux”. Cette fermeture a été l'occasion d'une perquisition et de la saisie d'ordinateurs. Uzeyir Jafarov, qui avait été battu en avril dernier après avoir assisté à un procès très controversé, a déclaré aujourd'hui qu'il était “impossible de vivre et de travailler en Azerbaïdjan”. Afin d'attirer l'attention de certaines démocraties, il va, avec 5 autres journalistes, demander l'asile politique à l'Autriche, au Canada, à la Finlande et à la Norvège. Cette fermeture intervient un mois après l'emprisonnement du fondateur des deux journaux, Eynulla Fatullayev, qui est détenu dans la prison de Bayil. Condamné le 20 avril 2007 à deux ans et demi de prison pour “diffamation”, il est aujourd'hui susceptible d'être reconnu coupable d'incitation au terrorisme, punie par l'article 214 du code pénal. Son avocat rappelle qu'il n'a pas encore été interrogé sur ce point. Par ailleurs, sa famille affirme avoir reçu, le 17 mai, un appel anonyme menaçant le journaliste de mort s'il continuait à défendre les mêmes positions, une fois relâché. Le 20 mai également, Rovshan Karbili et Yashar Agazade, deux journalistes qui travaillaient pour le quotidien Mukhalifat, ont été condamnés à deux ans et demi de prison pour avoir publié un article dénoncant la probable corruption de certains membres de la famille du président Ilham Aliev. Miklos Haraszti, le représentant pour les médias de l'OSCE, a comdamné ces différents incidents, et a appelé les autorités à mettre fin aux poursuites engagées.
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Updated on 20.01.2016