Ouganda : des journalistes violemment agressés par des militaires
Reporters sans frontières (RSF) condamne fermement les méthodes brutales utilisées par les forces de sécurité ougandaises contre des journalistes qui couvraient une manifestation et demande aux autorités de ne pas laisser ces agressions impunies.
Les images diffusées par les médias sont violentes. James Akena, photojournaliste pour l’agence Reuters y apparaît à genoux, les bras en l’air, sévèrement battu par trois militaires ougandais. Le photographe couvrait une manifestation en faveur de la libération de Robert Kyagulanyi. Ce chanteur populaire, plus connu sous le nom de Bobi Wine, et qui est aussi un député de l’opposition, a été arrêté la semaine dernière pour détention illégale d’armes à feu et de munitions. L’hebdomadaire The Observer, a également rapporté l’agression par des soldats de son photographe Alfred Ochwo et de deux confrères, Ronald Galiwango et Juma Kirya, journalistes pour la chaîne NTV. En tout, selon les informations obtenues par RSF, au moins six reporters couvrant cette manifestation ont fait l'objet de violences de la part des forces de sécurité. Plusieurs journalistes ont également été contraints d’effacer le contenu de leurs appareils photo, caméras et téléphones portables à la demande des militaires.
Dans un communiqué diffusé mardi après-midi, l’armée ougandaise a présenté ses excuses et annoncé avoir donné l’ordre d’arrêter les soldats fautifs sans révéler leur identité.
“Des membres des forces de sécurité ont gravement failli à leur mission, dénonce Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. Au lieu d’assurer la protection de journalistes qui ne faisaient que leur travail, ils les ont violemment agressés. Il est impératif que ces soldats fassent l’objet de sanctions exemplaires. Des représentants de l’autorité ne peuvent commettre des actes d’une telle brutalité sans être poursuivis”.
L’Ouganda (117e) a perdu 5 places dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2018.