Onze adeptes de Falungong arrêtés pour avoir diffusé des photos sur Internet

Onze membres du mouvement spirituel Falungong ont été arrêtés, courant décembre, pour avoir diffusé sur le Net des documents témoignant de tortures subies en prison par certains d'entre eux. Reporters sans frontières s'insurge contre cette nouvelle atteinte à la liberté d'expression et rappelle que plus d'une vingtaine d'adeptes de ce groupe sont déjà incarcérés pour les même motifs.

Onze membres du mouvement spirituel Falungong ont été arrêtés, courant décembre, pour avoir diffusé sur le Net des documents témoignant de tortures subies en prison par certains d'entre eux. Reporters sans frontières s'insurge contre cette nouvelle atteinte à la liberté d'expression et rappelle que plus d'une vingtaine d'adeptes de ce groupe sont déjà incarcérés pour les même motifs. "Dans un pays où la presse est sous la tutelle des autorités, les membres de Falungong n'ont d'autre choix que d'utiliser Internet pour dénoncer les atrocités dont ils sont victimes. Comme les dissidents politiques, ils sont dans la ligne de mire d'un régime qui ne tolère pas la contestation et contrôle étroitement les informations circulant sur la Toile", a déclaré l'organisation. Liao Yuanhua, le plus connu des individus interpellés, avait déjà purgé quatre ans de prison pour son appartenance à ce mouvement spirituel interdit en Chine. Il a de nouveau été arrêté, le 2 décembre 2004, pour avoir diffusé des photos montrant les sévices qu'il a subis en détention. Un des sites de Falungong avait notamment publié, en septembre, des photos reconstituant les scènes des tortures infligées à Liao Yuanhua dans la prison de Fanjiatai (ville de Shayang, province du Hubei, centre-est du pays). Voir le document. Les autorités chinoises, par le biais du Quotidien du peuple, ont taxé les photos incriminées de "pure invention". Elles ont par ailleurs rappelé que Falungong était une secte devant être "éradiquée" parce qu'elle cultive "le mensonge et la conspiration (…) afin de perturber la construction d'une société prospère". Selon Reporters sans frontières, au moins une trentaine d'individus sont détenus pour avoir publié ou consulté sur Internet des textes en faveur du mouvement spirituel ou dénonçant les tortures systématiques subies en prison par ses adeptes (plus d'informations).
Publié le
Updated on 20.01.2016