Où est la journaliste américano-canado-iranienne expulsée de la Syrie vers l’Iran?
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Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude sur le sort de la journaliste d’Al-Jazeera English, possédant la triple nationalité américaine, canadienne et iranienne, Homa Dorothy Parvaz, disparue depuis son arrivée à l’aéroport de Damas, le 29 avril 2011. Selon un communiqué de l’ambassade de Syrie aux Etats-Unis, les autorités syriennes l’auraient expulsée, le 1er mai dernier, vers l’Iran. Or le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a déclaré à l’agence officielle IRNA, le 14 mai, que l'Iran n'avait "pas d'information" sur la journaliste. Cette réponse constitue le premier commentaire officiel iranien sur cette affaire.
« Depuis deux semaines, nous sommes sans nouvelles de Homa Dorothy Parvaz. Les autorités syriennes déclarent avoir remis cette journaliste aux autorités iraniennes il y a plus de quinze jours. Sans respect pour sa famille et les médias qui l’emploient, elles ont gardé le silence sur son lieu de séjour. Ce manque total de transparence laisse présager le pire. Le ministère de l’Information iranien a récemment affirmé n’avoir aucune information concernant la journaliste. Si cette déclaration représente la position officielle de Téhéran, cela signifie que Dorothy Parvaz a disparu. Dans le cas contraire, nous exhortons les autorités iraniennes à fournir des informations sur son lieu de détention, à l’autoriser à quitter le pays, ou à justifier ce qu’elles lui reprochent si elles décidaient de prolonger sa détention », a déclaré Reporters sans frontières.
Contacté par l’organisation, le frère de Homa Dorothy Parvaz affirme n’avoir reçu aucune information de la part des autorités de Téhéran : “Ils devraient au moins nous dire pourquoi ils la détiennent. Elle n’est même pas entrée en Iran de son plein gré.”
Selon un communiqué publié le 11 mai par l’ambassade de Syrie aux Etats-Unis, la journaliste a tenté d’entrer en Syrie munie d’un passeport iranien expiré. La fouille de ses bagages aurait relevé du matériel de transmission, laissant les autorités syriennes assumer qu’elle était venue couvrir les manifestations populaires. La journaliste aurait été expulsée le 1er mai, moins de 48 heures après son arrivée. Depuis son arrivée sur le sol syrien, le 29 avril dernier, elle n’a pas été autorisée à contacter sa famille ni les ambassades des Etats-Unis et du Canada.
La chronologie des faits montre que les autorités syriennes ont gardé le silence sur la disparition de la journaliste pendant presque deux semaines. Le 10 mai dernier, le journal gouvernemental syrien Al-Watan avait annoncé que la journaliste aurait quitté le pays le 1er mai dernier « sans faire état de sa destination » (http://www.alwatan.sy/dindex.php?id...).
A noter qu’Al-Jazeera avait annoncé, le 27 avril dernier, sa décision de suspendre, pour une durée indéterminée, toutes ses activités sur l’ensemble du territoire syrien en raison des multiples intimidations et menaces reçues par ses équipes. Les employés syriens de la chaîne avaient fait l’objet de nombreuses pressions de la part des autorités, les locaux avaient été vandalisés, visés par des jets de pierres et d’œufs. Le 30 avril dernier, une centaine de personnes s’étaient rassemblées devant les bureaux d’Al-Jazeera à Damas, accusée de "mensonges" et d’"exagération" dans sa couverture du mouvement anti-régime débuté mi-mars en Syrie.
(lire http://fr.rsf.org/arabie-saoudite-de-tripoli-a-manama-les-exactions-02-05-2011,40207.html)
Publié le
Updated on
20.01.2016