Nouvelles censures sur Internet : Reporters sans frontières condamne le retour en arrière du gouvernement

Reporters sans frontières condamne la censure des sites Internet de certains médias étrangers tels que Voice of America ou la BBC et celle de médias chinois basés à l'étranger, inaccessibles depuis le début du mois de décembre.

Reporters sans frontières condamne la censure des sites Internet de certains médias étrangers tels que Voice of America ou la BBC et celle de médias chinois basés à l'étranger, inaccessibles depuis le début du mois de décembre. “La liberté d'information est un droit largement bafoué en Chine. Cette fois, les autorités reviennent en arrière et annule peu à peu tous les acquis obtenus avant les Jeux olympiques à Pékin cet été. Les sites étrangers d'informations avaient été rendus accessibles, même en mandarin. Le faux-semblant d'ouverture est désormais terminé et le blocage des sites des médias étrangers en dit long sur l'intolérance des autorités. Nous demandons la réouverture de ces sites Internet”, a déclaré l'organisation. Selon le magazine en ligne China Digital Times, les sites Asiaweek (http://www.yzzk.com/cfm/main.cfm) et Mingpao (http://www.mingpao.com/) sont inaccessibles depuis le 2 décembre 2008. Les versions hong-kongaise (http://www.hk.youtube.com) et taiwanaise (http://www.tw.youtube.com) du site de partage de vidéos en ligne YouTube le sont également. Le site de Voice of America (VOA), qui a un service en chinois, est inaccessible depuis le 15 décembre. D'après la radio-télévision américaine, “depuis 2 heures du matin, le nombre de visites sur notre site a chuté et la section chinoise de VOA reçoit des mails faisant état d'un blocage du site”. Durant les Jeux olympiques, la page d'accueil du site était accessible mais les liens inactifs. L'accès au site Internet de la BBC est également restreint. D'après le service technique de la radio-télévision britannique, le trafic a aussi soudainement baissé. Interrogée par l'organisation, Lorna Ball, responsable du service chinois de la BBC a déclaré : “Nous sommes déçus que les sinophones ne puissent plus accéder à une information neutre et indépendante au travers de la version chinoise de notre site. Pendant les Jeux olympiques de Pékin, les habitants de la Chine pouvaient y accéder. Il semble maintenant qu'ils y aient quelques difficultés. (...) Nous allons faire tout notre possible pour travailler avec les autorités chinoises pour rétablir l'accès à notre site pour les lecteurs chinois.” Il en va de même pour le site en mandarin de Radio France Internationale (http://www.rfi.fr/actucn/pages/001/HomeChinois.asp), bloqué depuis le 17 octobre, date de la fin des régulations spécialement mises en place par les autorités chinoises durant les Jeux olympiques. Les autorités chinoises ont justifié ces dysfonctionnements par le fait que “certains sites contiennent des éléments qui violent les lois chinoises”. Liu Jianchao, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a également déclaré à l'Agence France Presse, le 16 décembre : “J'espère que les sites Internet pourront pratiquer une restriction d'eux-mêmes en fonction de leurs publications et ne rien faire qui aille à l'encontre des lois du pays”. Depuis le 5 novembre, les cybercafés du pays doivent remplacer tous les logiciels d'exploitation qu'ils utilisent sans licence par un logiciel imposé par le gouvernement (China's Red Flag Linux operating system) qui, selon Xiao Qiang, responsable du China Internet Project, un projet de recherche de l'université américaine de Berkeley (Californie), permettrait aux autorités de garder une surveillance accrue sur les utilisateurs. Par ailleurs, tous les clients des cafés Internet de Pékin doivent impérativement être pris en photo avant d'utiliser un ordinateur. Les cybercafés des quatorze quartiers les plus importants de la capitale ont également reçu l'ordre d'installer des caméras afin d'enregistrer l'identité des internautes, qui doivent impérativement avoir 18 ans pour se connecter. “Malgré la “grande muraille de l'Internet” bâtie par les autorités, les récents scandales qui ont éclaté sur la scène publique - lait contaminé de l'usine Sanlu, gestion de l'aide humanitaire lors du tremblement de terre au Sichuan - ont été révélés et largement commentés par des internautes chinois. Le Parti communiste peine à contrôler les 210 millions d'internautes du pays et les restrictions qu'il impose sur la Toile ne font que montrer ce point faible”, a conclu l'organisation, dont le site est inaccessible en Chine depuis le 17 septembre.
Publié le
Updated on 20.01.2016