Nouvelle vague de répression contre des femmes journalistes

Depuis le début du mois, deux femmes journalistes ont été arrêtées et détenues pendant près de deux semaines. Cinq autres ont été convoquées devant le tribunal de la révolution de Téhéran. Par ailleurs, une journaliste de la station américaine Radio Free Europe / Radio Liberty (RFE/RL) est retenue en Iran contre son gré. “Le régime de Téhéran a encore durci le ton à l'encontre des professionnelles des médias. Nous dénonçons le caractère illégal et contraire aux normes juridiques nationales et internationales de ces mesures et demandons aux autorités iraniennes de mettre un terme au harcèlement politico-judiciaire à l'encontre de la presse”, a déclaré Reporters sans frontières. La journaliste et blogueuse Mahboubeh Hosseinzadeh (http://kharzar.blogfa.com/) et la journaliste des sites Internet we4change et zanestan, Nahid Keshavarz, ont été arrêtées le 2 avril 2007 à Téhéran. Elles couvraient une manifestation des militants de la campagne “un million de signatures”, qui demandent l'abrogation de lois jugées discriminatoires envers les femmes dans la République islamique. Les deux journalistes ont été détenues pendant deux semaines à la prison d'Evin (au nord de Téhéran) puis libérées le 14 avril après avoir versé une caution de 20 millions de toumen (soit 16 000 euros). Par ailleurs, cinq autres journalistes et activistes des droits des femmes ont été convoquées entre le 14 et le 16 avril 2007 au tribunal de la révolution de Téhéran et mises en examen pour “atteinte à la sécurité nationale”, “publicité contre la République islamique” et “participation à une manifestation non autorisée”. Asieh Amini, journaliste et blogueuse (http://varesh.blogfa.com/ ), Jila Bani Yaghoub, journaliste pour le quotidien Sarmayeh et le site Internet irwomen, Jelveh Javaheri, journaliste du site we4change, la journaliste Noushine Ahmadi Khorasani et Sussan Tahmassebi, activiste et responsable des pages en anglais du site we4change, avaient été arrêtées le 4 mars 2007 pour avoir manifesté pacifiquement devant ce même tribunal. A leur sortie de prison - certaines d'entre elles ont passé plus de dix jours en détention -, ces cinq femmes ont publié plusieurs articles dans leurs médias respectifs pour dénoncer leur arrestation et les exactions de la République islamique vis-à-vis des mouvements féministes. Dans une interview accordée au quotidien Etemad, le 14 avril 2007, le ministre du Renseignement, Mohseni Ejehi, a déclaré que ces mouvements étaient “subversifs” et qu'ils étaient “à la solde de l'étranger”. Dans une autre affaire, Parnaz Azima, journaliste de Radio Farda, filiale en persan de Radio Free Europe/ Radio Liberty, s'est vu confisquer son passeport le 25 janvier 2007 à son arrivée à l'aéroport de Téhéran. Les autorités iraniennes ont refusé jusqu'à présent de le lui restituer. La journaliste, détentrice de la double nationalité iranienne et américaine, affirme avoir refusé une proposition de collaboration avec les services de renseignements. C'est la deuxième fois que la journaliste est confrontée à une telle restriction. En 2006, elle avait été empêchée de quitter le territoire pendant trois semaines par les services de renseignements.
Publié le
Updated on 20.01.2016