Nouvelle vague d'arrestations suite à la publication d'une caricature dans le nord de l'Iran
Organisation :
Reporters sans frontières demande la libération de six journalistes détenus au nord de l'Iran. Le 27 mai, Vahid Dargahi, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Avay Ardabil, Ali Nazari, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Araz, et Reza Kazemi, directeur d'Araz, ont été arrêtés dans la rue. Leurs familles sont sans nouvelles depuis. Les charges retenues contre les journalistes ne sont pas connues.
Le directeur du journal Shams Tabriz, qui avait été suspendu en 2000, a été interpellé le 28 mai. Il collaborait à plusieurs autres titres locaux. Son site Internet est fermé depuis dimanche.
Orouj Amiri et Amin Movahedi ont été arrêtés les 25 et 26 mai, suite à une manifestation de la minorité azérie contre le régime de Téhéran.
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27.05.06 Deux journalistes des provinces azéries arrêtés sans la moindre charge
Reporters sans frontières proteste contre les arrestations brutales d'Amin Movahedi et d'Orouj Amiri, collaborateurs de plusieurs quotidiens locaux, les 25 et 26 mai 2006 à Meshkinshar et à Marannd (Nord), à la suite de manifestations de la minorité azérie contre le régime de Téhéran. L'organisation demande la libération immédiate des deux journalistes.
"Orouj Amiri et Amin Movahedi ont été arrêtés sans la moindre charge et les autorités n'ont donné aucune nouvelle sur le lieu de leur détention. Ces procédés relèvent de l'arbitraire et du harcèlement contre des journalistes dont le seul tort est d'exercer leur métier en toute indépendance. Nous demandons qu'ils soient relâchés dans les plus brefs délais”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 26 mai, à Meshkinshar (province d'Ardabil), des individus armés en civil ont interpellé Amin Movahedi alors qu'il sortait de chez lui. Connu de la justice et des forces de l'ordre pour ses positions critiques envers le régime, le journaliste avait déjà été retenu trois jours par les services de renseignement au début du mois de décembre 2005.
Le 25 mai à Marannd (province d'Azerbaïdjan de l'Est), Orouj Amiri a été arrêté à son domicile sans motif officiel et a été transféré vers un lieu inconnu. Les policiers en civil qui ont procédé à l'arrestation ont frappé le journaliste quand il leur a demandé leur mandat. Ils ont également perquisitionné sa maison, emportant des documents personnels, des CD et le disque dur de son ordinateur. La femme du journaliste a été emmenée de force pour avoir protesté contre l'arrestation de son mari.
Les manifestations se succèdent dans les provinces du Nord depuis la publication, le 12 mai, dans le quotidien officiel Iran, d'un dessin représentant un cafard posant la question “Quoi ?” en langue azérie. Le 22 mai, plusieurs milliers d'Azéris ont protesté à Tabriz, devant le siège du gouverneur de la province d'Azerbaïdjan de l'Ouest en lançant des slogans hostiles au régime de Téhéran. La manifestation s'est soldée par l'arrestation d'une cinquantaine de personnes.
Malgré les excuses qu'il a aussitôt présentées à la minorité azérie, le quotidien Iran a été suspendu et deux de ses journalistes ont été jetés en prison par les autorités (cf. communiqué du 23 mai 2006). Parallèlement, le régime fait tout pour empêcher les médias du Nord de relayer la colère azérie. Hadi Dehghani, rédacteur en chef d'hebdo Saghi a été agressé dans la rue par des inconnus. Peymant Pakmeher, journaliste indépendant et directeur du site information Tabriz News a été menacé à plusieurs reprises. Les autorités ont filtré le site et coupé le téléphone de sa rédaction.
Publié le
Updated on
20.01.2016