Nouvelle vague d'arrestations de net-citoyens
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Reporters sans frontières condamne la nouvelle vague de répression contre les acteurs d'information, lancée le 23 novembre 2013 dans différentes villes du pays. L’organisation a recensé l’arrestation d’au moins 24 net-citoyens par les Gardiens de la Révolution dans les villes de Rafsanjan, Kerman et Téhéran.
Le 23 novembre 2013, le procureur de Rafsanjan a annoncé l’arrestation de huit personnes (sept hommes et une femme) pour “insulte contre les croyances sacrées de la société et les valeurs islamiques sur Internet”, sans mentionner le nom de ces personnes, ni les chefs d’accusation retenus à leur encontre. “Les services de renseignements surveillent avec diligence la Toile, en répriment toute infraction possible”, a ajouté le procureur.
Le 4 décembre 2013, selon le site d’informations Farsnews (proche des Gardiens de la révolution), le procureur de la ville de Kerman, Ahmad Ghorbani, a également confirmé l'arrestation de “seize cyber-activistes par la section des renseignements des Gardiens de la Révolution dans la ville de Kerman”. Ils sont accusés “d’être en relation avec les médias ennemis basés à l'étranger afin de réaliser des contenus pour les sites éducatifs à destination des citoyens-journalistes”. La veille, le site Narenji (Orange, en persan), très actif sur les nouvelles technologies, avait annoncé à sa Une que “suite à l'arrestation de sept membres de sa rédaction par Gardiens de la Révolution, le site ne pouvait être mis à jour”. Information retirée du site quelques heures plus tard. Selon des journalistes locaux, huit jeunes spécialistes des nouveaux médias figureraient parmi les personnes arrêtées. Ali Asghar Hormand, Abass Vahedi, Alireza Vaziri, Nassim Nikmehr, Malieh Nakehi, Mohammad Hossien Mossazadeh, et Sara Sajad Pour, tous ont été arrêtés et transférés dans un lieu inconnu après perquisition de leur domicile respectif et confiscation de leurs effets personnels.
Parallèlement, le 3 décembre 2013, maître Ghiti Pourfazel, l’avocate de la famille du blogueur Sattar Beheshti, avait indiqué “que la première chambre de la cour d'assises de Téhéran s’est déclarée incompétente pour juger un “homicide involontaire”, et que le dossier avait été classé”. La justice iranienne a exercé de nombreuses pressions sur la famille du blogueur et son avocate pour qu’ils acceptent la réquisition du parquet de considérer la mort du blogueur comme “homicide involontaire par accident et par négligence”. “Je dois consulter la famille pour voir si elle souhaite entamer une procédure afin de réouvrir le dossier devant un tribunal correctionnel”, a déclaré l’avocat.
Le corps sans vie du blogueur Sattar Beheshti a été retrouvé le 3 novembre 2012 au centre de la cyberpolice iranienne (la FTA) peu de temps après son arrestation. Son corps portait des traces de coups. Après un an de difficultés procédurales, une première audience devait se tenir le 27 octobre 2013, mais a été reportée à une date inconnue. Aujourd’hui, les tortionnaires de Sattar Beheshti jouissent d’une impunité totale.
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Updated on
20.01.2016